Une institutrice violemment agressée et dépossédée de ses bijoux en pleine classe dans une école primaire à Tunis, l’année dernière. Une autre institutrice violemment agressée et malmenée dans la cour de son école, l’année dernière également, à Sousse. Item pour une institutrice, ces derniers jours , dans la localité de Bahr Lazreg, à la Marsa, au point que les enseignants de l’école ont organisé, ce lundi 26 novembre, une action de protestation devant l’établissement.
Confiné, autrefois, à des cas isolés, le phénomène de la violence en milieu scolaire et contre les enseignants dans et en dehors des établissements éducatifs s’est particulièrement aggravé et est devenu très inquiétant, a averti le secrétaire général de la fédération générale de l’enseignement de base, Nébil Hawachi, à l’occasion du lancement d’une campagne nationale de lutte contre ce phénomène sous le titre « stop à la violence », lundi 26 novembre, à l’école primaire, relevant du collège Sadiki de Tunis et ce, à l’initiative de ce même syndicat.
Il a indiqué que selon les statistiques du ministère de l’éducation, 1200 cas de violence grave contre les enseignants ont été enregistrés au cours des trois dernières années.
Le lancement de cette campagne coïncide avec la célébration de la journée mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes et elle doit se poursuivre jusqu’au 10 décembre, anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme.
Le dirigeant syndical a indiqué que le but de l’action est de parvenir à l’adoption d’un texte de loi incriminant les actes de violence contre les enseignants en milieu scolaire, car, a-t-il noté, aujourd’hui, dans la plupart des cas, l’agresseur écope d’une simple amende de 50 dinars. La violence en milieu scolaire provient notamment des parents d’élèves. Il a fait remarquer que nous avons essayé toutes les approches de lutte d’ordre culturel et autres, mais en vain, ce qui justifie notre demande.
Le ministère et le syndicat ont proposé des textes séparés et négocient une formule concertée qui satisfait aux exigences.
Pour les enseignantes femmes, la secrétaire générale du même syndicat, Amna Awadi, a indiqué que la loi tunisienne de lutte contre la violence à l’égard de femmes, entrée en vigueur en février 2018 , incrimine de tels actes, mais nous voulons un texte qui s’applique à tous les cas, enseignants et enseignantes, a –t- elle dit signalant que la campagne comporte la distribution et le collage d’affiches et de dépliants dans les écoles, ainsi que l’organisation de réunions de sensibilisation. Elle a noté que les enseignants devraient aussi, de leur part, respecter scrupuleusement la réglementation.
Salah Ben Hamadi