La 23ème édition du Forum international de Réalités qui a pour thème « La crise du COVID-19 et ses impacts géostratégiques dans l’espace euro-méditerranéen » se tient les 1er et 2 avril à Hammamet. Cet événement qui a réuni des responsables politiques, ambassadeurs , responsables de l’Union européenne et des médias de différents horizons, a permis d’enclencher des débats autour des conséquences de la crise, d’un point de vue géostratégique, au niveau mondial et dans la Méditerranée en particulier.
Ce forum a notamment été une occasion d’examiner en quoi et comment le partenariat stratégique euro-méditerranéen devrait évoluer en tenant compte des évolutions post-COVID-19.
« Dans ce contexte de tensions géopolitiques, le partenariat que l’Union européenne (UE) a mis en place en Méditerranée va évoluer et sera, à coup sûr redéfini en fonction des impacts de la crise sanitaire en cours. La fragmentation de certains États et les difficultés financières qu’éprouvent d’autres pays de la rive sud de la Méditerranée à boucler leurs budgets vont obliger l’Union européenne à repenser sa politique de voisinage et à adopter des politiques plus audacieuses qui dépassant les aspects sécuritaires classiques » a indiqué Taieb Zahar, président du Forum International de Réalités.
Lors de ces deux jours, les réflexions des intervenants débattront atours de cinq axes principaux : Le premier consiste à repenser les outils du partenariat et notamment le cadre politico-juridique et l’élargissement du marché à la circulation des hommes dans le cadre d’une réciprocité revendiquée par certains pays.
Le deuxième axe et non des moindres, est d’aller au-delà de l’accroissement de l’aide financière. Les pays de la rive sud de la Méditerranée souhaiteraient que l’U.E mette en place les outils de financement de la coopération dans la santé, la formation et l’éducation.
Comme troisième volet, il s’agit de mettre en place un pacte sanitaire afin de répondre de manière conjointe aux pandémies et aux menaces sanitaires. Ceci pourrait inclure les protocoles sanitaires, les échanges d’expertise et de données scientifiques, la production et la fourniture de matériel médical et la coopération autour du futur vaccin ou des médicaments. Éradiquer les pandémies et faire face aux menaces sanitaires ne pourraient être une affaire d’une zone géographique donnée.
Le quatrième axe consiste à la mise en place des mécanismes d’incitation à la relocalisation des activités des entreprises européennes dans une optique de proximité. Plusieurs analyses récentes estiment que la politique de near-shoring est une option viable de codéveloppement dans le nouveau partenariat.
Enfin, les intervenants évoqueront la mise en place d’un partenariat dans la lutte commune contre le changement climatique et les maladies émergentes associés. La COVID-19 n’est qu’un épiphénomène de ce que pourrait impliquer un changement climatique dépassant les +2°C (Accord de Paris). De ce fait, la lutte conjointe contre le changement climatique est une urgence absolue dans le contexte de la décennie décisive.