TUNIS – UNIVERSNEWS Il ne reste plus qu’une semaine pour le référendum du 25 juillet 2022 et, avec la manière adoptée pour son déroulement, il est possible de dire que les Tunisiens seront mis devant le fait accompli, parce que, pratiquement, la partie est gagnée d’avance…
Gagnée d’avance –et il n’y a aucune interprétation ou sous-entendu- parce que beaucoup de facteurs se sont ligués, afin que la victoire soit du côté du président de la République, Kaïs Saïed. Toutefois, la manière n’y est pas, surtout avec les agissements de ses partisans qui font peur pour l’avenir du pays, avec des divisions et des confrontations qui font craindre le pire.
Une partie gagnée d’avance, surtout, au vu des divisions dans l’opposition au nouveau projet de constitution, avec Abir Moussi qui crie dans le désert, d’un côté, et Ennahdha et ses satellites qui appellent au boycott et qui cherchent des appuis auprès des représentations étrangères.
Une partie gagnée d’avance, parce que les préoccupations des Tunisiens sont ailleurs, avec des pénuries à répétition, des hausses de prix des denrées les plus élémentaires, la montée de la spéculation, la détérioration du pouvoir d’achat et, aussi, les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que la dégradation des notes souveraines et les annonces qui terrorisent à propos du fait que la Tunisie sera en cessation de paiement.
Tout ne coule pas de l’eau de source, et le retour même au stade post-révolution serait une œuvre titanesque, avec tous les méfaits qui ont été commis, dans le pays, et qui ressemblent à une destruction préméditée de tout le système en place, ce qui a conduit à une sape systématique des composantes de l’Etat moderne, avec tous les acquis dilapidés, avec un besoin urgent de reprendre à zéro, au moins.
Les pénuries à succession qui avaient commencé par la farine et la semoule, pour atteindre d’autres produits, notamment, le sucre, le café, l’absence des médicaments qu’on ne trouve plus dans les hôpitaux, ni même dans les officines privés ont privé le citoyen de ses droits les plus élémentaires et dilapidé le capital-confiance en l’Etat, de même qu’ils sont un moyen de saper les bases du tissu économique.
De nombreuses usines de transformation du sucre, du café et des céréales, des boulangeries, des cafés, entre autres, ont été, au cours de cette dernière période, en cessation de travail, avec même certains qui ont mis la clé sous la porte et fait perdre des postes d’emploi, ce qui a provoqué le ras-le-bol de nombreux secteurs d’activités.
La partie est, certes, gagnée d’avance pour Kaïs Saïed, le 25 juillet 2022, mais le paysage ne prête pas à l’optimisme. Qu’en sera-t-il le lendemain… surtout que demain sera un autre jour, à partir duquel il faut se pencher sérieusement sur le rétablissement de la confiance et le rassemblement de toutes les forces vives du pays, afin de redresser la situation économique et financière du pays… ?
Mais gare à la désillusion, parce qu’elle peut coûter très cher !
Mustapha MACHAT