- Le Président « propre » fait appel à Chahed et Fakhfakh, soupçonnés de corruption, et Ali
Laârayedh, «facilitateur » des actes terroristes… - Les deux locataires de la Kasbah, plus valabales que les autres, Mehdi Jomâa et Habib
Essid, absents - S’il a lieu, le dialogue ne sera pas « national » comme préconçu par l’UGTT dont on attend
les réactions - Appel à une révision du système politique et du code électoral
- Révélation d’un nouveau plan d’assassinat du chef de l’Etat. Accusation gravissime et
inadmissible exigeant des précisions et des preuves - Le représentant d’Ennahdha s’est dépêché à Montplaisir pour y remettre son « rapport »
Suite au teasing diffusé annonçant la rencontre du président de la République avec le chef du
gouvernement actuel, Hichem Mechichi, accompagne des anciens locataires de La Kasbah, on en
attendait monts et merveilles dans la mesure où l’audience est inédite dans son genre.
Mais à l’entame de la rencontre, ô combien fut grande la surprise de voir qu’il y avait trois ex-chefs
de gouvernement seulement. Un premier point négatif pour Saïed qui n’a jamais arrêté de fustiger la
corruption et les corrompus.
Du coup, il a eu l’art et le tour de force de « blanchir et de réhabiliter » deux anciens patrons du
Palais de La Kasbah, en l’occurrence Youssef Chahed et Elyès Fakhfakh sur qui pèsent les plus lourds
soupçons de corruption.
Le premier traînant plus de vingt affaires déjà en justice et le second est accusé du plus gros scandale
de conflit d’intérêts sans oublier le fait qu’il a déclaré « zéro revenu pendant plusieurs exercices de
suite alors que ses sociétés signaient des contrats pour des dizaines de milliards, rien qu’avec le
gouvernement tunisien alors qu’il était en train de former le gouvernement et même après.
Quant au troisième ancien chef du gouvernement, il n’est autre que le Nahdhaoui, Ali Laârayedh,
sous le règne de qui en tant que ministre de l’Intérieur et de chef du gouvernement, il y a eu
l’attaque de l’ambassade de la première puissance mondiale, à savoir les Etats-Unis d’Amérique et
les pires attentats dans les hauteurs de Kasserine.
Sans oublier son aveu, en direct sur antenne, d’avoir donné l’ordre, en 2013, aux sécuritaires de
laisser partir le terroriste le plus dangereux de tous les temps et ennemi public numéro Un et un des
tristes héros de Soliman où le sang de nos vaillants soldats a coulé impunément puisque Ghannouché
s’est vanté, en personne, d’avoir pesé de tout son poids pour faire bénéficier les criminels terroristes
de Soliman de l’amnistie générale !!!
Il s’agit, -vous l’avez deviné – de l’islamiste d’Ansar al-chariâ, Abou Iyadh, qui se pavanait aux côtés
des barons nahdhaouis dont Rached Ghannouchi, Sadok Chourou, Habib Ellouze et bien d’autres.
Et dire que les deux locataires de la Kasbah les plus valables, à savoir Mehdi Jomâa et Habib Essid
n’ont pas assisté à cette audience
Pour revenir à ladite rencontre et à son contenu, il est important de relever qu’après avoir promis
d’être constructif et d’éviter les accusations gratuites, Kaïs Saïed n’a fait que ça tout le long des 25
minutes d’une énième leçon qu’il donne à chacune de ses rencontres croyant qu’il est encore
l’assistant à l’amphithéâtre de la faculté
Ainsi, il n’a fait que parler de complots tramés dans les chambres noires. Plus grave encore, il a
accusé quelqu’un qui s’est rendu à l’étranger pour tramer un plan de son assassinat. Faut-il prendre
Saïed, cette fois-ci, au sérieux ou s’agit d’une tentative « folklorique » à l’instar de celle de
l’enveloppe empoisonnée qui avait causé la perte momentanée de la vue chez Nadia Akacha ???
Pour revenir au volet du dialogue national, censé être l’objet essentiel de cette rencontre, Saïed dit :
« Oui, je suis pour le dialogue, a t-il précisé, mais pas celui national »
S’agit-il d’un camouflet adressé à Noureddine Tabboubi, secrétaire générale de l’UGTT ? Tout porte à
le faire croire surtout qu’il n’a parlé ni des organisations nationales ni de la société civile et encore
moins des partis politiques.
Et encore les mêmes conditions quant à la mise à l’écart des parties qu’il juge –lui – comme étant
corrompues. Il y ajoute, cette fois-ci, les comploteurs sans les nommer.
Pour ce qui est du contenu du dialogue, il devrait se limiter à l’examen de la révision du système
politique et du code électoral. Volet, économie, finances, social, cherté de la vie, emploi…. Rien de
rien !
Kaïs Saïed a profité de cette opportunité pour nous rappeler l’importance du poste de président de la
République, plus particulièrement le sien. C’est dire qu’il continue à croire à l’histoire de 2700 000
électeurs ayant voté pour lui.
On se demande si personne ne lui a dit la vérité en face, à savoir que ce nombre comprend les 620
mille fans de la personne et de la personnalité de Saïed, mais également et surtout, ceux ayant
appelé publiquement à un report de voix sur sa personne par les autres candidats, en l’occurrence,
ceux d’Ennahdha, d’Ettayar, de Tahya Tounès, de Safi Saïd, d’Echaâb, d’al Karama. Excusez le peu.
Au fait, Saïed sait-il que les électeurs d’al Karama et de Saïd EL Jaziri ont voté en sa faveur su second
tour ?!! Sait-il que sans l’emprisonnement « injuste » (c’est la Cour de Cassation qui l’a dit) de son
adversaire, Nabil Karoui, après un véritable « kidnapping »sur l’aire de péage de l’autoroute.
Jamais un mandat de d’arrestation et de dépôt n’a été exécuté d’une manière aussi spectaculaire et
aussi musclée rappelant une autre arrestation-kidnapping sur la personne d’un diplomate de l’ONU,
le Tuniso-allemand, Moncef Kartas, arrêté par une douzaine de personnes en civils à l’aéroport
international de Tunis-Carthage, ce qui nous a coûté un grave différend avec l’Organisation des
Nations Unis.
Et sans le doigté et le savoir-faire ainsi que le crédit de feu Béji Caïd Essebsi, la Tunisie n’aurait jamais
obtenu le siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour deux ans !
Bon à savoir que le directeur général de la sûreté nationale, en poste lors des deux arrestations
« douteuses », n’est autre que Kamel Guizani qui a été nommé – curieuse coïncidence – en tant
qu’ambassadeur de Tunisie à La Haye.
Mais première dans les annales de la diplomatie tunisienne, refusé par les autorités hollandaises à
cause justement de cette affaire de Kartas, Kamel Guizani s’est vu confirmé en tant qu’ambassadeur
auprès du Royaume du Bahreïn, après que ce poste lui a été évacué avec le consentement du chef de
l’Etat.
Ainsi, Saïed, Monsieur « Propre » semble tenir à Youssef Chahed qui lui a fait épargner une lutte
sérieuse de la part de Karoui qui regrette d’avoir accepté de poursuivre la « bataille » pour l’élection
présidentielle, perdue d’avance au moment de sa sortie de Mornaguia.
Car il lui était impossible de refaire son retard en l’espace de 4 jours seulement, après avoir passé
plus d’un mois et demi en prison (du 23 août au 9 octobre 2019) Surtout qu’il avait pris un sérieux
coup après avoir été dans la peau d’un trafiquant et coupable de balnchiment d’argent et de
fraudeur fiscal.
Il faut dire que Chahed croyait que ce « cadeau » allait lui être décisif, car il était lui-même candidat à
la présidentielle, mais il avait pris, finalement, une veste en se classant à une peu enviable 5ème place,
loin derrière Abdelkrim Zbidi.
Mais Saïed ne trouve pas d’inconvénient de réhabilité un ancien et éphémère chef de gouvernement
qui a omis de déclarer ses revenus cinq ans durant d’affilée !!
Par contre, le chef de l’Etat continue à s’opposer à la nomination de quatre ministres à cause de
simples présumés soupçons non confirmés. Saïed est appelé, plus que jamais, à se prononcer sur
cette attitude incompréhensible face au même phénomène de corruption.
En tout état de cause, le président de la République nous réserve une nouvelle déception avec son
comportement imprévisible, ce qui inquiète les Tunisiens de voir le sort de la patrie entre les mains
d’un chef d’Etat trop nerveux, aux sautes d’humeurs inquiétantes, sans projet politique, sans vision
claire et cohérente de la gestion des affaires de l’Etat, et qui voit des forces militaires et armées
partout, des rampes de lancement de missiles toutes prêtes à faire fonctionner
C’est excessivement grave et inadmissible – même sesfans ont fini par le mentionner – qu’un
président de la République connaisse l’identité d’un comploteurparti à l’tranger pour « planifier son
assassinat », comme il l’a révélé, lui-même, avec l’aide d’une partie extérieure, mais sans en donner
le ou les noms ou du moins remerttre le dossier à la justice tout en en informant l’opinion publique.
N’est-il pas grand temps de dépasser les histoires fantomatiques. Franchement, les Tunisiens ne
croient plus à ce fameux instant « T » qui va arriver et au cours duquel, Kaïs Saïed nous révèlera ses
histoires de l’ombre et des chambres noires !!…
Une dernière remarque qui s’impose, Ali Laârayedh, très « studieux » en prenant des notes tout le
long de l’entrevue, a été vu par des témoins, juste après l’audience, faire son entrée au siège
d’Ennahdha sis à Montplaisier, probablement pour remettre son « rapport » aux « barons » du parti
à « référence islamiste » comme précisé tout récemment par Abdelkrim Harouni et confirmé avec
grande fierté et conviction par Noureddine Bhiri.
Noureddine HLAOUI