La crise diversiforme qui érode la Tunisie depuis déjà une décennie exige une solide prise en main et l’audace de prendre des décisions. Vite et bien. Or, force est de constater que le gouvernement ne monte pas au créneau avec l’intensité qui correspond à une actualité fortement malmenée. Notre gouvernement continue à fuir une réalité très peu reluisante et à adopter un silence suspect et inquiétant.
Peu porté sur la communication, il lui manque les éléments de langage forts qui mobilisent, les réflexes qui rassurent et la force de la personnalité d’un visionnaire qui défriche les voies de l’avenir. Dans toute l’équipe dirigeante aussi bien à la kasbah qu’au palais de Carthage personne ne se distingue sur ce plan. Aberrant qu’aucun communicateur digne de ce métier ne porte la parole, les orientations ni les actions des dirigeants politiques alors que le peuple inquiet a tant besoin d’une information crédible, fiable et permanente lui permettant d’améliorer sa visibilité et de susciter sa pleine adhésion aux politiques engagées. Ce même peuple mal informé et livré aux fake news des internautes souvent de mauvaise foi, malintentionnés ou encore manipulés par les forces du mal ne peut être au rendez-vous des défis.
Il a besoin d’être traité en adulte et d’accéder à une information juste entres autres sur les pourparlers avec le fonds monétaire international, sur la réalité de l’endettement, sur l’échéancier électoral et politique, la réalité des prix des produits de base, les prix des carburants, sur l’éducation de ses enfants, sur les conditions de préservation de sa santé … et bien d’autres questions qui concerne son vécu quotidien, son présent et son futur………
L’on ne peut exiger de ce même peuple aucune forme de sacrifices ni aucune contribution aux politiques de sauvetage s’il est traité en mineur en terme d’information surtout officielle.
Il serait ravi que ses espoirs soient portés par des politiques imprégnés de franchise qui sachent communiquer avec leurs concitoyens avec audace et le sens de responsabilité propres aux dignes serviteurs de l’Etat et ses populations….la rigueur de l’étape actuelle finira certainement par élaguer ces dirigeants taiseux qui craignent la vérité et le risque ne sachant anticiper l’imprévu..
Face à cette crise, avec son corollaire d’incertitudes et d’inquiétudes nos gouvernants semblent engourdis. Ils continuent de se plaire dans l’ambiance de la recréation…! la Tunisie mérite mieux…..
Mustapha Machat