Les anti-Kaïs Saïed ont mobilisé leurs « troupes », ce matin du dimanche, pour occuper l’avenue Habib Bourguiba et tenter de convaincre l’opinion publique qu’ils sont parti-prenantes, dans la vie politique du pays.
C’est mauvais signe pour la Tunisie, surtout que la politique occupe le devant de la scène, alors que la situation financière et économique se dégrade de plus en plus. Mais, l’objectif de ces manifestations est-il d’exprimer le mécontentement contre Saïed ou de faire dériver cette rue dont personne n’a le contrôle ?
Aujourd’hui, il y a deux manifestations distinctes, l’une des opposants au président de la République qui ont ramené des « partisans » de toutes les régions du pays, pour montrer qu’ils ont, encore, une certaine audience, mais qui ne peuvent tromper personne parmi ceux qui pensent à l’avenir du pays et à corriger les méfaits commis par onze de gouvernance d’Ennahdha.
Le parti islamiste, comme toujours, ne prend pas le devant de la scène. Ses dirigeants laissent Mohamed Néjib Chabbi et Jawher Ben Mbarek, pour montrer qu’ils ne sont pas les seuls mécontents. Et on se demande, là, quelle est la représentativité du dirigeant d’un parti qui avait fait le vide, autour de lui, et d’un « opposant » qui ne l’a pas, toujours, été ?
De là à voir, aussi, Ali Larayedh, au-devant des manifestants pour « la démocratie », on a le droit de se demander de quelle démocratie il parle. Lui qui a été l’auteur des événements de la chevrotine qui a laissé de nombreux estropiés à Siliana.
La deuxième manifestation est celle des partisans du Parti destourien libre (PDL) dont la présidente mène un combat acharné contre l’Association des Oulémas musulmans de Qaradhaoui qui a pignon sur rue, dans le pays. Ils ont, quand même, saisi l’occasion, scandé plusieurs slogans pour protester contre la consultation nationale et le référendum.
La semaine dernière, la Tunisie a eu droit à une manifestation de pro-Saïed, dans une tentative de montrer leur force.
Tout cela fait courir de gros risques à la Tunisie, avec ces tentatives de manipulation de la rue, sans prendre garde aux conséquences. Il y a les risques de tentatives d’infiltration d’extrémistes religieux ou de casseurs, au moins.
Mais, le risque le plus grand est celui d’une dérive de la rue, avec des manifestants qui endurent les pires souffrances pour joindre les deux bouts et dont le pouvoir d’achat s’effrite de jour en jour.
A bon entendeur, salut !
Faouzi SNOUSSI