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Silence radio de la présidence de la République
by Faouzi SNOUSSI
TUNIS – UNIVERSNEWS Le dialogue initié par la présidence de la République continue à faire des mécontents, surtout que tout ce qui est décidé a été programmé d’avance et que les participants doivent prendre le train en marche, afin de respecter les délais imposés par la conjoncture.
A cela s’ajoutent certains autres aléas, notamment les prérogatives de cette commission consultative dont les « travaux seront soumis à des restrictions en vertu du décret présidentiel n°117 et conformément aux recommandations de la consultation nationale », comme l’a souligné, mardi, Abderrazak Al-Mokhtar, professeur de droit constitutionnel à l’agence TAP.
« Le Comité de dialogue national, comme annoncé dans le décret n ° 30 relatif à la création d’un organe consultatif national pour la mise en place d’une nouvelle République, ne pourra évoquer que des questions liées aux droits économiques et sociaux qui seront inscrites dans la nouvelle Constitution », a-t-il ajouté.
D’après Al Mokhtar, ce comité était censé produire des « ententes et compromis politiques », mais selon son contenu, il ne discutera pas des questions majeures comme il n’identifiera pas de stratégies ou de visions sur plusieurs questions.
Il a estimé que le texte relatif à la création de ce comité était « parachuté » et élaboré à l’avance, sans concerter les différentes parties concernées, ce qui met tout le monde devant le « fait accompli ».
« Le texte était censé revêtir un caractère consultatif mais la décision prise dans ce sens était manifestement unilatérale », a-t-il souligné.
Dernier en date à refuser de participer à ce dialogue qui soit-dit en passant, doit se dérouler dans le cadre d’une commission et en plus avec le caractère « consultatif », l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) affirme n’être pas prête à faire de la simple figuration, surtout que le président Kaïs Saïed a limité les domaines d’intervention de cette commission.
Les autres partenaires influents de ce dialogue, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), surtout, organe qui représente le patronat, en plus de l’Ordre des avocats, avec certaines fissures qui commencent à apparaître, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), ne montrent pas beaucoup d’enthousiasme.
Avec sa détermination à faire les choix tout seul ou avec l’aide d’un cercle fermé, Kaïs Saïed a fait le vide autour de lui, ce qui est de nature à donner des cartes à jouer à ses opposants. Certes, il peut se prévaloir d’un soutien populaire important que personne ne peut lui contester, mais, il y a d’autres compétences patriotiques et au fait de ce qui se passe dans le pays qui peuvent l’aider à mettre en place un projet d’avenir viable qui peut améliorer la vie du citoyen, sans crainte d’un régime dictatorial.
Le président de la République a coupé les ponts avec tous ceux qui risquent de critiquer « son projet », même la presse et les médias. D’ailleurs, depuis le 20 mai, et jusqu’à aujourd’hui, aucun communiqué n’apparait sur la page de la présidence de la République sur Facebook.
Faouzi SNOUSSI