TUNIS – UNIVERSNEWSLe monde entier vit au rythme d’un choc alimentaire sans précédent. Les pénuries alimentaires se succèdent à une grande vitesse pour s’ériger en une menace dangereuse pour une importante frange de la population mondiale.
On le sait déjà : Depuis la nuit des temps, la famine a été toujours le pire ennemi de l’être humain. Elle suscite la peur et la frustration pour aboutir à la violence et l’explosion sociale.
De nos jours la menace de ce sombre scénario s’est davantage amplifiée.
La guerre en Ukraine semble s’installer pour durer. Pire elle pourrait très vite basculer du char à la bombe A … d’une guerre conventionnelle à une apocalypse nucléaire. Poutine ne va pas reculer. Ni revenir en arrière en l’absence de concessions conséquentes. Il a son « 25 juillet » à lui. Il y tient. Sauf qu’entre le sien et le nôtre, c’est l’horreur absolue qui se profile pour la planète.
A très brève échéance le monde manquera de blé, de farine, de riz, de maïs et d’huile. Il y aura moins de gaz… moins de pétrole. La rareté va engendrer la ruée et la flambée des prix. A la chute de la production, s’ajoute la spéculation, puisque le mois dernier 72% des acheteurs étaient des spéculateurs. C’étaient des fermes ou des fonds d’Investissement, c’étaient des financiers, jamais des distributeurs ou des commerçants.
Les pays émergents dont la Tunisie seront les premières victimes collatérales de cette guerre qui frappe les deux plus grands foyers agricoles. La Russie et l’Ukraine totalisent à eux seuls 30% des exportations céréalières dans le monde.
Les cours mondiaux des produits suivent une trajectoire nettement ascendante. En quatre mois, la tonne du blé est passée de 280 à 400 euros. Bien avant le déclenchement des hostilités militaires la Tunisie a été en butte à ces pénuries dangereuses. Elles couvaient de la colère. Et une explosion latente qui risque de s’exprimer à tout moment.
La nécessité est souvent mauvaise conseillère. On le ne dira jamais assez : la sécurité alimentaire n’est plus un sujet de débat. C’est une nécessité de première urgence. Il faut s’adapter et vite à la nouvelle donne qui marque la scène internationale.
Une adaptation qu’il faudra inscrire en deuxième étape dans la durée pour la Tunisie soit moins dépendante. Ce qui renvoie à deux interrogations majeures : Peut-on mobiliser les fonds nécessaires pour importer nos besoins alimentaires ou encore pour sauver les filières agricoles de base de la flambée vertigineuse des couts de production ?
Une double interrogation qui se justifie amplement. Car au moment où nos Finances publiques sont soumises à une tension extrême, il va falloir opérer des arbitrages budgétaires minutieux, parfois douloureux en faveur de la facture alimentaire et énergétique qui se profile… salée. Trop salée !
Mustapha MACHAT