TUNIS – UNIVERSNEWS Les « rumeurs » se multiplient pour semer la zizanie en Tunisie, même de l’étranger. Cette fois-ci, l’entité sioniste s’y est mise, aussi, et on comprend que la position du pays vis-à-vis de la cause palestinienne dérange plus d’un et compte, beaucoup, dans l’échiquier international, en particulier, depuis l’établissement de relations diplomatiques entre le Maroc et Tel Aviv.
Et comme si les problèmes internes ne suffisent pas, certains tentent de jouer la carte des Palestiniens, croyant que le pays est assez faible, pour accepter les marchandages, à ce niveau.
Déjà, depuis des années, on dépoussière ce dossier avec des problèmes apparaissent, dès que le mouvement Ennahdha se sent étouffé, croyant mobiliser les bonnes âmes contre le pouvoir qui fuyait de ses mains. Toutefois, on se demande pourquoi les islamistes avaient, toujours, fermé la porte à toute tentative à l’Assemblée des représentants du peuple, aujourd’hui dissoute, pour légiférer en vue de criminaliser la « normalisation » avec Israël ?
L’explication est toute simple, c’est que les nahdhaouis ne veulent pas « offenser » leur principal soutien, en l’occurrence Washington qui est, de tous temps, mobilisée pour favoriser l’adhésion totale de Tel Aviv à la communauté arabe, surtout que les Etats-Unis ont fait de cette question un enjeu géopolitique.
Bien que la conjoncture ne s’y prête pas, certaines parties se sont remises en selle, avec des sites israéliens qui sont partis à la charge, pour une campagne médiatique, affirmant qu’on attend une décision imminente de la Tunisie concernant l’établissement de relations diplomatiques avec Israël.
Peut-être qu’un jour ce serait possible, mais faut-il, encore, que Tel Aviv considère que les Palestiniens sont des êtres humains qui ont le droit de vivre dans leur Etat… mais, cela n’est pas le cas, aujourd’hui, avec les atrocités, les arrestations de jeunes, d’enfants et de femmes dans les territoires palestiniens, avec la bénédiction de l’Oncle Sam.
La Tunisie est un pays ouvert aux Juifs, mais non aux sionistes… et la communauté juive existante, ainsi que leur second lieu saint à la Ghriba de Djerba en sont la preuve. Et, comme par hasard, les pêcheurs en eau trouble trouvent après chaque pèlerinage juif, l’occasion pour accuser l’Etat de vouloir « normaliser » avec Israël.
D’ailleurs, le ministère tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a opposé un démenti cinglant à ces informations sur des pourparlers diplomatiques entre la Tunisie et Israël
Le département des Affaires étrangères précise, dans une déclaration, que « ces sites ont toujours publié de telles rumeurs, dans le but de porter atteinte à l’image de la Tunisie et à sa position indéfectible envers la juste cause palestinienne ».
Le ministère a réaffirmé, dans ce contexte, que la Tunisie n’établira pas des relations diplomatiques avec une entité occupante, ajoutant qu’elle sera toujours aux côtés du peuple palestinien frère dans sa lutte pour ses droits légitimes, ce qui, en principe, doit fermer les bouches de la diffamation, pour un certain temps, du moins.
Par ailleurs, au niveau géopolitique, dans la région, la position de la Tunisie, sur cette question, a une grande importance. Sous le titre, « Intox à la normalisation », le journal « Algérie Patriotique » y voit une manœuvre israélo-marocaine pour saper l’entente entre Tunis et Alger.
« C’est peine perdue. Le brouhaha fait par Israël et le Maroc sur un prétendu rapprochement entre la Tunisie et Israël dans la perspective sous-entendue d’une normalisation des relations entre ces deux pays a fait capot », et le ministère tunisien des A.E. coupe court aux manœuvres marocco-israéliennes dont l’objectif premier est de saper l’entente entre Alger et Tunis.
Ce n’est, en effet, pas un hasard si le média israélien i24 allègue que «le rapprochement entre la Tunisie et Israël se heurte à l’opposition de l’Algérie» et que «Tunis craint qu’un rapprochement avec Tel-Aviv n’affecte négativement ses intérêts avec Alger».
Le journal ajoute : « Les médias pro-Makhzen et leurs équivalents israéliens se sont gargarisés de discussions fictives qui auraient été engagées entre la Tunisie et Israël pour un éventuel rapprochement, mais la démarche se heurte à l’opposition de l’Algérie, qui voit d’un mauvais œil cet effort de conciliation».
Ce que les Occidentaux se plaisent à appeler « normalisation » avec Israël, implique que les pays arabes qui n’ont pas établi des relations avec l’entité sioniste vivent une situation anormale, alors que le normal est de boycotter les bourreaux des Palestiniens, ceux qui n’ont pas tiré les leçons de l’Holocauste et qui sont en train d’en commettre un autre dont les victimes sont les habitants arabes –musulmans et chrétiens- des territoires occupés, et cela au vu et au su du monde entier.
Faouzi SNOUSSI