TUNIS – UNIVERSNEWS Tout le monde est d’accord que Kaïs Saïed avait préparé à l’avance « son projet de constitution » de la nouvelle république, mais de là à imaginer qu’il puisse tourner en bourrique ceux qui ont cru en lui, il y a un pas à ne pas franchir.
D’ailleurs, le président de la République ne cesse de faire le vide autour de lui, et on se demande s’il en est vraiment conscient ou si ce qu’il est en train de faire est prémédité, afin d’atteindre un objectif qui n’est pas, encore, dévoilé, mais dans lequel tout le monde craint une orientation hégémoniste.
Mais, le malheur est qu’à chaque « faux pas », selon notre avis, voilà que le frère du président qui se montre pour défendre son frère, alors que Kaïs Saïed avait promis que, pour la présidence de la République, la famille ne joue aucun rôle. Et, à ce propos, on a le droit de se demander de quel droit -sauf celui de citoyen- Nawfel Saïed intervient-il pour amoindrir le rôle de ceux qui croient en son frère, et si, par hasard, ce n’est pas lui qui a écrit ce « projet de constitution » à connotation trop conservatrice conforme à ses orientations et ses convictions politiques, sachant qu’il est le vice-président de la Ligue de Tunisie pour la culture et la pluralité (LTCP, association islamique de gauche présidée par Hmida Enneïfer, fondateur du Mouvement de la Tendance islamique, avec Rached Ghannouchi et Abdelfattah Mourou).
Le voilà, aujourd’hui, qui apparait pour supporter son frère et dénigrer le doyen Sadok Belaïd qui s’est démarqué et a dénoncé le « projet de constitution » qui n’est pas celui qu’il avait remis au chef de l’Etat, jugeant que le projet du JORT contient des orientations dangereuses.
Après s’être tu pendant une certaine période, durant laquelle il travaillait en sous-marin, le voilà qui réapparait pour trancher face à la déclaration de Belaïd, en disant, ce qui est plus grave : « L’appartenance à la commission consultative pour la nouvelle république n’entraîne pas nécessairement le partage d’opinions de ses membres, ou de certains d’entre eux, avec le Président de la République, et ne met pas nécessairement l’un de ses membres au même niveau de conscience avec le Président de la République des exigences de l’étape et de ses exigences constitutionnelles ».
Concernant Naoufel Saïed, sa participation à l’élaboration de la politique du pays est indiscutable, et d’ailleurs ses précédentes interventions auprès de certaines entreprises publiques, en 2021, comme l’a relaté la revue « Jeune Afrique », en sont témoins.
Aujourd’hui, c’est le projet de constitution qui reflète ses convictions politiques conservatrices et extrémistes, et on a le droit de se demander qui des Saïed a écrit le texte du projet ?
Faouzi SNOUSSI