TUNIS – UNIVERSNEWS – Faouzi SNOUSSI – Un véritable exemple de la coopération entre les deux pays frères, l’Algérie et la Tunisie, est intervenu avec l’arrestation de l’ancien directeur des services spéciaux du ministère de l’Intérieur, Lazhar Loungou, par les services sécuritaires et militaires algériens. Ce dernier qui a cherché à fuir le territoire tunisien –ce qui représente un aveu de culpabilité- doit répondre de nombreux forfaits devant la justice de son pays et beaucoup de têtes vont tomber s’il accepte de coopérer, et sauver la sienne.
L’ancien directeur des services spéciaux au ministère de l’Intérieur est interrogé, depuis jeudi soir, par les agents de l’unité d’enquête dans les crimes terroristes et les crimes portant atteinte à la sureté du territoire tunisien, pour les poursuites dont il fait objet.
Loungou devrait être interrogé par la même unité dan l’affaire Instalingo et ce, sous mandat judiciaire émis par le juge d’instruction du Tribunal de première instance Sousse 2.
Certainement qu’il ne sera pas tendre avec ceux qui l’avaient mis dans le pétrin, et de possibles révélations peuvent lever le voile sur des crimes terroristes, de blanchiment d’argent et autres méfaits portant atteinte à la sécurité et la stabilité de l’Etat, sachant l’importance du poste qu’il avait occupé, après sa nomination par Hichem Méchichi, lorsqu’il était tombé dans le giron du mouvement islamiste Ennahdha.
Lazhar Loungou, nommé à ce poste en avril 2021, a été évincé par le président de la République Kaïs Saïed, trois jours après le limogeage de Hichem Méchichi, chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur par Intérim. Pour de nombreux analystes, Loungou serait un élément clé de l’appareil secret d’Ennahdha, et par conséquent, l’espoir que toute la lumière soit faite, à ce niveau.
D’ailleurs, l’ancienne députée Fatma Mseddi, au fait de la question de l’envoi de jihadistes dans les zones de tension avait averti, depuis 2018, contre l’individu. Lors d’une intervention sur la chaîne de télévision El Janoubia, elle avait affirmé qu’un appel téléphonique prouvant l’existence de cet appareil secret, a été effectué entre un policier, Abdelkrim Labidi, impliqué dans l’assassinat de Mohamed Brahmi, et un cadre sécuritaire du nom de Lazhar Loungou avait été enregistré et serait consigné par la justice.
Fatma Mseddi a ajouté que Loungou a été récemment promu directeur des renseignements généraux au ministère de l’Intérieur, un des postes les plus stratégiques, ce qui prouve que l’appareil secret d’Ennahdha est officialisé par la présence de ses membres au plus haut niveau de l’Etat.
L’ancienne députée a pointé du doigt Yamina Zoghlami, une députée d’Ennahdha qui était intervenue pour faire passer la douane à un fiché S, soupçonné de lien avec la nébuleuse terroriste et faisant l’objet d’une interdiction de voyager. L’individu en question était un conseiller à la direction des prisons et très sérieusement soupçonné d’avoir eu des rapports avec les terroristes. Il avait été démasqué par le collectif de défense dans les affaires des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Elle était allée, même, jusqu’à téléphoner au chef du gouvernement, en ces temps-là, qui était Youssef Chahed et son ministre de l’Intérieur pour qu’ils ordonnent à la police des frontières de laisser le fiché S quitter le territoire.
F.S.