TUNIS – UNIVERSNEWS – Aujourd’hui, dimanche 24 juillet 2022, est la journée du silence électoral, ce qui implique que celui qui a quelque chose à dire doit vider son sac, aujourd’hui, pour se taire et laisser la place à la loi des urnes qui vont déterminer si le président de la République Kaïs Saïed dispose ou non de la popularité dont il se prévaut et si une majorité de Tunisiens vont le suivre dans sa démarche, afin de remettre le pays sur les rails.
Lancée le 3 juillet, la campagne électorale pour le référendum sur le projet de constitution de la République tunisienne devra s’achever demain samedi. Le 25 juillet, les Tunisiens sont appelés à voter pour ou contre le projet de réforme de la Constitution qui devrait mettre fin au système parlementaire, en place depuis 2014.
Certes, le président de la Commission nationale consultative pour une nouvelle République, Sadok Belaïd, a descendu en flammes le projet de la Constitution soumis au référendum, estimant qu’il instaure un nouveau régime dictatorial pharaonique qui donne des pouvoirs sans limites au président de la République.
Mais, il reconnait que « la question de l’adoption du nouveau projet de constitution soumis au référendum du 25 juillet, est une affaire entendue ». « Tout ce que nous vivons aujourd’hui n’est qu’un leurre et le projet de constitution sera déjà entré en vigueur dès la fermeture des bureaux de vote », a-t-il dit.
C’est un examen difficile, pour toutes les parties. Pour Kaïs Saïed qui cherche, encore, un plus grand soutien pour engager des réformes douloureuses, mais nécessaires, pour que le pays redresse la tête. Pour l’opposition moribonde, dans sa majorité, c’est une lutte pour la survie, surtout Ennahdha et ses comparses qui jouent leur avenir, alors que de nombreuses suspicions graves pèsent sur eux. Pour le Parti destourien libre (PDL) et sa présidente Abir Moussi qui aune certaine popularité, mais qui n’a pas annoncé de position ferme pour la participation ou non au référendum, ou de voter par oui ou non.
Pour la majorité silencieuse et indécise, elle risque de ne pas aller voter, simplement parce qu’elle est désespérée et qu’elle ne sait pas à quel saint se vouer. D’un côté, elle ne veut pas donner un blanc-seing au président de la République, et de l’autre, elle ne veut plus revivre les errances des dix dernières années, de même qu’elle penser à l’avenir des nouvelles générations, et elle ne veut pas lui laisser un lourd héritage difficile à gérer.
L’heure est grave, mais tout le monde se projette, déjà, vers l’après 25 juillet 2022, avec un président qui a les faveurs du pronostic, ayant choisi une date symbolique qui est celle de la proclamation de la première république tunisienne, avec le leader Habib Bourguiba, le Combattant suprême qui a sorti le pays de l’ignorance et lui a conféré un grand prestige, même auprès des pays les plus développés. Qu’en sera-t-il, après le référendum ?
F.S.