TUNIS – UNIVERSNEWS – La dépouille du défunt Ahmed Bennour, ancien directeur de la sûreté nationale sous le régime du leader Habib Bourguiba, décédé samedi 23 juillet 2022, doit arrive, demain, mercredi 27 juillet 2022, à Tunis, à l’âge de 85 ans.
Ancien secrétaire d’Etat à la Défense puis à la sûreté nationale sous le régime de Bourguiba, il est devenu après 1987 le pivot de l’opposition à Paris contre la dictature du général Ben Ali. La dernière apparition politique du défunt remonte à 2014, lorsqu’il avait rejoint le parti Nidaa Tounès fondé en 2012 par feu-Béji Caïd Essebsi.
Il a notamment occupé le poste de gouverneur de Sousse avant d’être nommé, en janvier 1974, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense dans le gouvernement de Hédi Nouira.
Mort en France où il s’est réfugié, après la campagne de dénigrement et les accusations qui lui avait porté l’ancien président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, le défunt était l’un des piliers du régime de Bourguiba. Discret et efficace, il a fait l’essentiel de sa carrière dans l’administration publique et notamment aux ministères de la Défense et de l’Intérieur.
Adjoint de Tahar Belkhouja lorsque ce dernier était directeur de la Sûreté nationale entre juin 1967 et décembre 1968, Ahmed Bennour avant d’être limogé et incarcéré avec lui sur la base d’accusations mensongères dans le cadre des luttes intestines pour la succession de Bourguiba malade.
En 1983, il est nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la Sûreté nationale, et eut, peu de temps après, sous sa tutelle, un certain Zine El-Abidine Ben Ali. Les relations entre les deux hommes seront orageuses et le défunt en paiera les frais après l’ascension fulgurante de celui qui deviendra, coup sur coup, en quelques mois seulement, ministre de l’Intérieur, Premier ministre puis président de la république, après la destitution de Bourguiba, le 7 novembre 1987.
Voyant venir des représailles imminentes, Ahmed Bennour ne tardera pas partir en exil à Paris où il restera jusqu’à la chute de son rival de toujours le 14 janvier 2011.
Entretemps, en 1994, Ben Ali cherchera à faire accréditer, à travers les médias à sa solde, la thèse de l’implication de l’ancien secrétaire d’État à la Sûreté nationale dans l’assassinat du dirigeant de l’OLP Khalil al-Wazir, alias Abou Jihad, tué par des agents du Mossad, le service secret israélien, le 16 avril 1988, à sa résidence à Tunis.
En décembre 2013, Ahmed Bennour portera plainte contre le président provisoire Moncef Marzouki pour avoir repris cette accusation mensongère dans son fameux Livre noir.
Son aversion des pratiques et des valeurs des islamistes d’Ennahdha était sans concession. Cet homme passionné qui a voué sa vie au bien public suivait les soubresauts de la situation dans son cher pays depuis la ville de Nice où il résidait désormais. Jusqu’à son dernier jour, aura vécu, heure après heure, avec l’espoir d’un sursaut qui redonnerait à la Tunisie un élan hélas perdu.
L’Equipe d’Universnews présente ses sincères condoléances à la famille élargie du défunt, ainsi qu’à son frère Hédi et que Dieu l’accueille dans sa sainte miséricorde.
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