TUNIS – UNIVERSNEWS – Tahar Melligi vient de quitter la scène… non pas la scène artistique qu’il a su, sa vie durant, animer par son suivi méticuleux de son évolution, mais, aussi, par sa mémoire et de tous les détails, mais, celle de la vie quotidienne, pour regagner l’au-delà, mercredi 10 août 2022, à l’âge de 86 ans.
Toujours aimable et de bonne compagnie, Am Tahar avait le verbe facile et la plaisanterie au bout de la langue, comme je l’ai connu, à mon arrivée au journal « Le Temps », le quotidien français de Dar Assabah où il était le chouchou de tout le monde.
Féru de cinéma, de chansons et de sport, en étant un supporter invétéré de l’Espérance sportive de Tunis, il connaissait tous les détails des acteurs dans ces domaines, au point qu’il est devenu un livre ambulant, vous relatant les moindres détails de la vie des artistes, des sportifs et des acteurs.
Il s’occupait, alors de la page artistique dans laquelle il relatait tous les développements de la vie artistique tunisienne, mais, aussi, égyptienne et arabe.
Son œuvre « Tunis nostalgie », paru aux éditions Nirvana, en 2016, est le reflet de cette vie bien remplie de Tahar Melligi. Il y propose cet ouvrage au lecteur curieux d’une époque dont il veut être le témoin. Il lui tient la main pour traverser plus d’un demi-siècle de son histoire à partir d’institutions et de figures artistiques plus populaires les unes que les autres. De la Rachidia, bastion de la musique tunisienne qui a revivifié le patrimoine musical sous la direction d’un Khémaies Ternane, mais encore d’un Abdelaziz Laroui dont le verbe acerbe a ciselé le comportement du tunisien pendant des décennies, Hammouda Maali incarnant le fameux Haj Klouf, Zohra Faiza alias Omi Traki, sans parler de Cheneb, Gaston Lagaffe tunisien, représenté brillamment par Ezzedine Brika ou Si El Hattab puis Aloulou par Mohamed ben Ali.
Lui rendant hommage, Mohamed Kilani qui l’a côtoyé de près, que ce soit à Dar Assabah et ailleurs, a tracé son portrait, sur « Leaders », en 2017 : « Il est sans doute l’un des personnages du paysage audiovisuel qui ont marqué des générations de téléspectateurs. Non qu’ils aient accaparé l’antenne, mais au vu de l’originalité de leurs émissions ou de la spécificité de leurs productions. Tahar Melligi est parmi ces figures familières du grand public d’autant que son sens de l’humour et de la dérision l’ont rendu très proche des gens, au point que nombreux sont ceux qui lui expriment le désir de revoir ses émissions pour revivre la «belle époque». Né le 5 janvier 1937 à Tunis, Tahar Melligi, fils unique, a eu une sœur adoptive qui ne lui a pas survécu, décédant peu après son mariage sans laisser de progéniture. Il sait que sa mère, Kmar Matri, qui a été imprégnée de culture française, a choisi d’accoucher à l’hôpital Charles-Nicolle, fait très rare à l’époque pour les Tunisiens ; quant à son père Mokhtar Saïd, il était conducteur de tramway qui terminera sa carrière comme contrôleur hors classe ».
L’Historien des stars, comme on aime l’appeler avait pour meilleur ami, le maître de la chanson arabe, Mohamed Abdelwahab qu’il a rencontré plus d’une douzaine de fois, en plus des autres artistes tunisiens et arabes qui aiment sa compagnie. Paix à son âme!
Universnews présente ses condoléances les plus attristées à son fils et à ses filles et prie Dieu de l’accueillir de sa sainte miséricorde.
F.S.