TUNIS – UNIVERSNEWS – “L’île du Pardon » est un long métrage de Ridha Béhi paru pour la première fois en 2019. Le film fera sa première mondiale au Festival international du Film du Caire au mois de novembre prochain. Après le succès fulgurant de son ouvrage « Fleur d’Alep » en 2016 avec Hend Sabri, le réalisateur et producteur tunisien réussit à faire retenir son film au Festival international du film du Caire.
Ayant une énorme visibilité, cet événement est accrédité par la Fédération Internationale des Associations des Producteurs de Films (FIAPF), et ce depuis 1985 sous les auspices du Ministère Égyptien de la Culture. Le festival comprend près de 150 films dont une dizaine de films français et rassemble près de 70 000 spectateurs.
Le film tunisien sélectionné traite la question du vivre-ensemble se penchant, essentiellement, sur la relation entre le moi et l’autre, ainsi que d’autres interrogations posées projetant le spectateur dans les années 50, là où la question de cohabitation entre les différentes croyances, convictions, et communautés cohabitaient, comparée à l’époque actuelle, que le cinéaste lui-même qualifie, par le biais de l’humour noir, d’intolérante.
Ridha Béhi choisit l’île de Djerba comme cadre spatial dans le but de mettre en scène des italiens, maltais, turcs, espagnols, musulmans, amazighs, juifs et chrétiens qui vivaient tous ensemble d’une manière pacifique, une thématique qui nous renvoie à un film enraciné dans la mémoire collective des Tunisiens: Un été à La Goulette.
D’ailleurs, Claudia Cardinale, Mohammed Ali Ben Jemaa, Mohamed Sayari, Ali Bennour et maintes autres têtes d’affiche se réunissent afin de nous confronter à des problématiques d’actualité. D’autre part, le réalisateur du projet révèle la source de son inspiration, à savoir, “L’Épître du pardon” ou » رسالة الغفران » d’Aboul-Ala al-Maari où les périples péripéties d’Ibn al Qarah mettent à nu la contradiction entre l’être et le paraître, entre l’essence de la religion et la pratique des religieux.
Le refus de l’autre et la tolérance sont donc le principal emblème du “L’île du Pardon”, pointant du doigt le déclin que note la Tunisie d’aujourd’hui par rapport à celle d’hier.
G.K.