TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie célèbre, aujourd’hui, la journée de la femme et l’anniversaire du Code du statut personnel (CSP), dans la morosité –comme c’est le cas de toutes les autres fêtes nationales qu’on essaie de passer sous silence-, surtout que ces acquis font des jaloux qui tentent de l’estomper et de la remettre en cause.
Malgré les tentatives, cette fête est célébrée dans les cœurs des Tunisiennes et des Tunisiens, au vu de son apport, sur le plan de l’équilibre social de la famille tunisienne où la femme a montré qu’elle est l’égale de l’homme et qu’elle sait assumer ses responsabilités autant que lui, avec, même, toutes les autres charges qu’elle assume.
Contrairement, donc, à beaucoup d’autres pays, surtout islamiques et arabes, la Tunisie peut se prévaloir d’avoir fait de grands pas dans cette égalité entre les sexes, à tel point que c’est devenue une réalité palpable et irréversible, malgré toutes les tentatives de la mettre en cause, à multiples reprises, surtout durant la « décennie noire ».
Mais, la résistance a été dure face aux réticences et aux tentatives des esprits obscurantistes et rétrogrades qui ont cherché à rétablir de la société phallocrate, à travers la mise en cause de la monogamie et d’autres règles de l’égalité des deux sexes devant la loi.
Il suffit, dans ce sens, que le CSP est l’un des actes les plus connus du Premier ministre et futur président Habib Bourguiba, juste près de cinq mois après l’indépendance de son pays et bien qu’il devait faire face, alors, au tribalisme et à une société réticente et, dans sa majorité, très arriérée.
Il donna à la femme une place inédite dans la société tunisienne et dans le monde arabe en général, abolissant notamment la polygamie, créant une procédure judiciaire pour le divorce et n’autorisant le mariage que sous consentement mutuel des deux époux.
Le successeur de Bourguiba, Zine el-Abidine Ben Ali, ne remet pas en cause le CSP et lui apporte même des modifications qui le renforcent, en particulier avec l’amendement du 12 juillet 1993. Mais cette politique féministe, s’inscrivant incontestablement dans une politique de modernisation du pays, reste confrontée aux mentalités conservatrices d’une partie de la société tunisienne influencée par la montée de l’islamisme durant les années 1980 et après la « révolution ».
Le président de la République, Kaïs Saïed, a insisté, aujourd’hui, lors de sa visite à la cité Hellal, pour l’inauguration du village artisanal dont il avait promis la réhabilitation, l’année dernière, à la même date, sur les acquis sociaux et économiques de la femme. Il a insisté sur l’encadrement de la femme et de la famille, non dans les textes seulement, mais, surtout, dans la réalité et l’action.
Malgré tout, la femme tunisienne assume, aujourd’hui, ses droits et son rôle dans la société, n’en déplaise à certains qui cherchent à les remettre, désespérément, en cause, mais sans succès. Toutefois, afin que cet acquis demeure éternel, la société tunisienne ne doit pas baisser les bras, parce que les dangers guettent de tous côtés.
Que vive donc la femme tunisienne libre, indépendante et dans le cadre de l’égalité avec l’homme dont elle n’est pas inférieure !!!
F.S.