TUNIS – UNIVERSNEWS – Finalement, l’histoire de la TFB aura été jalonnée d’écueils presque insurmontables tant sa gestion a été, depuis sa création, contre-nature. Peut-on gérer une banque dans un environnement privé, très concurrentiel de surcroît, avec les carences d’une gestion publique? Peut-on gérer une banque en limitant ses moyens, son mode de gestion, son accès à la digitalisation, son marché, ses ambitions et, de surcroît, lui donner une vision trouble et non affinée, dans un monde -il faut le rappeler- d’hyper concurrence? Enfin peut-on gérer une banque en restant des décades durant sous le feu du régulateur français pour diverses raisons et non des moindres en actionnant, à chaque fois la pompe de la capitalisation, tout en omettant l’essentiel, à savoir la lourdeur du public, dans un environnement privé où la lutte est quotidienne ?
Aujourd’hui, il y a une banque à prendre et à perdre. Sinon, pour les autres, les cartésiens, il y’a un autre chemin, tout tracé qui consiste à s’attaquer au péché originel de la structure du capital où la présence de l’Etat apporte lourdeur et démarches tordues, nous l’avons déjà dit, contre-nature sur un marché où le naturel se nomme agilité, flexibilité et vision.
Aujourd’hui, on voudrait nous faire croire que cela a été fait, mais, encore une fois, la lourdeur et la rigidité des rouages de l’Etat grippent le processus. On a vendu ou pas ? Motus et bouche cousue. Sait-on grand-chose des candidats retenus ? Sait-on grand-chose de leurs fonds ? Est-ce que le régulateur en France –pays quand même dans lequel exerce la TFB- a été approché sur ce point précis ? En l’absence de réponses claires, il est plus que raisonnable de changer de paradigme.
La TFB doit être privatisée. C’est une évidence mais pourquoi la mettre sur une cession à l’international ? Pour quelques euros de plus qui, par comparaison, ne peuvent même pas acheter un hôtel digne de ce nom à Tunis.
Les processus entamés manquent –vision publique étriquée oblige- de cohérence et de projection dans le futur. Pourquoi ne pas garder la TFB dans le giron du capital privé national? Qui empêche, sinon des textes désuets, de s’orienter sur un groupe privé sérieux tunisien –nous insistons sur le terme sérieux- et discuter une cession majoritaire au-delà de 80%. Le prix de marché étant aujourd’hui connu, les certitudes sur les candidats potentiels l’étant moins, il est peut-être plus recommandé de faire autrement de ce que l’on fait à ce jour.
Enfin, des bribes d’informations en circulation, le prix de la première offre est pratiquement le double de la seconde. Si c’est le cas, soit le premier candidat ne sait pas faire, or dans le monde des affaires il ne faut pas se leurrer, les dupes, il y en a très peu. Soit cette offre traduit réellement la valeur de la banque ; auquel cas, le second classé ne sait pas faire, or -même observation- dans le monde des affaires il ne faut pas se leurrer, aussi. Soit l’offre est démesurée –comme cela semble être le cas pour certains investisseurs et peut-être même pour les cessionnaires qui s’attendaient à priori à moins- et là, il faudrait peut-être s’interroger. Et très sérieusement. Quant aux cessionnaires, qu’ils ne se limitent pas à penser naïvement et d’une manière mercantile que le montant est un simple coup de fusil. Ce sera encore manquer de discernement.
A bon entendeur salut… avant qu’il ne soit trop tard !
Univers News