TUNIS – UNIVERSNEWS – Fin du premier round entre la direction de la société SOTEFI SELECTA et le syndicat, d’une manière heureuse pour les travailleurs, mais qui en dit long sur la justice à deux vitesses appliquée en Tunisie.
Les exemples se multiplient concernant les garde-à-vue des personnes qui n’ont pas de soutien politique et financier, alors que d’autres qui ont commis de graves méfaits jouissent de la liberté démesurée par les bons soins des lobbies malfaisants qui usent de leur pouvoir, pour mettre des gens honnêtes en prison, sur une simple plainte ou une présumée suspicion.
Cinq employés SOTEFI SELECTA ont été mis sous les verrous pour quatre jours à la disposition de l’instruction, sur une simple plainte de la direction de la société et, hier, lundi 15 août 2022, le tribunal de l’Ariana les a libérés, et comme si c’est un événement extraordinaire, leurs collègues avant une grande joie, parce qu’ils n’ont pas les moyens de lutter contre l’influence des lobbies de l’argent sale.
Les cinq employés élargis sont trois syndicalistes et deux employés qui avaient été accusés de vol par la direction de l’entreprise qui a porté plainte contre les syndicalistes afin de les faire taire, selon le syndicat de base de l’entreprise qui avait des précédents dans le domaine, puisqu’elle avait porté plainte, il y a trois ans, contre des syndicalistes mais le tribunal leur avait rendu justice.
La plainte actuelle a été portée, selon le syndicat, sur la base d’une vidéo qui ne prouve pas que les salariés étaient en train de voler ou, même de détruire des marchandises ou des matières premières. Ils devaient comparaitre vendredi dernier, mais pour qu’ils jouissent davantage de leur cellule, le tribunal a reporté l’examen de l’affaire à hier, lundi.
Trop d’affaire en justice donnent matière à suspicion sur l’influence des lobbies de l’argent. L’exemple de la mairesse de Tabarka en est une, puisque la concerné est restée plus d’une semaine en garde-à-vue, depuis des jours, alors que, même s’il y a corruption, c’est tout le conseil municipal qui est concerné et non elle seule.
Tant d’autres affaires sont réglées en catimini, grâce à la puissance de l’argent, alors que d’autres qui n’ont pas les moyens de se défendre croupissent en prison et, parfois, pour de longues années, alors qu’ils sont innocents. A qui la faute ? Au sécuritaires qui mènent l’enquête ? A la justice dont le travail est assujetti à des malfrats qui font la loi ? A une société qui n’a pas appris, encore, que la loi est au-dessus de tous ?
La puissance et l’influence des lobbies fait revenir le pays à la décennie noire, lorsque des responsables politiques, sécuritaires et régionaux assistent à des festivités organisées par les grands contrebandiers, dans certaines régions, au vu et au su de tout le monde, et cela fait craindre le pire pour le pays.
Peut-être qu’on appuie trop sur la pédale, mais c’est un ras-le-bol généralisé et il faut que cela cesse un jour ou l’autre et que ceux qui cherchent à « exploiter la loi aux dépens des autres soient dissuadés de le faire, grâce à une justice équitable et qui agit face au délits sur le même pied d’égalité !!!
Faouzi SNOUSSI