TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie commémore ce mercredi 13 septembre le 70ème anniversaire du lâche assassinat du leader destourien Hédi Chaker. A cette occasion, l’Association Hédi Chaker organise une cérémonie qui se tiendra au cimetière Chaari, route de Tunis, Sfax. Le professeur Béchir Yazidi, historien, rappellera le parcours militant du martyr et sa contribution dans le mouvement national.
Hédi Chaker avait été assassiné, le 13 septembre 1953, à Nabeul, et les assassins ont été identifiés, jugés, condamnés à mort et exécutés, au lendemain de l’Indépendance. Grâce à Noureddine Hached, c’est aujourd’hui chose faite. Traquant sans cesse les assassins de son père, le leader syndicaliste Farhat Hached, le 5 décembre 1952 sur la route de Radès vers Tunis, il continue à interpeller présidents de la République et chefs de gouvernement successifs en France pour demander la levée du secret sur les documents classés et l’autorisation d’accéder à leur consultation. Au compte-gouttes, la France lui ouvre certaines de ses archives qu’il consulte attentivement.
Le 13 mai 1953, il avait été placé en résidence surveillée à Nabeul, où il est assassiné quatre mois plus tard, le 13 septembre, par des membres de la famille d’Ahmed Belgaroui (un conseiller municipal sfaxien assassiné un mois plus tôt) avec l’aide de gendarmes français.
Enlevé chez lui au milieu de la nuit, sous les yeux de sa femme Nefissa et de ses jeunes enfants, Mongi et Fathia (son fils aîné M’hammed était en boîte à bachot au Lycée d’Etampes en France), il avait été entraîné, hors de la ville, dans une zone «plus sécurisée pour ses assassins», sur la route de Tunis, pour l’achever. Le reportage photo montre la porte d’entrée au rez-de-chaussée de l’appartement, déverrouillée par un explosif, les escaliers de bas en haut et de haut en bas, puis la route vers Tunis où on voit de loin le corps du martyr gisant dans son sang. Le photographe se rapproche. Ses clichés décrivent la sauvagerie. Une barbarie d’une rare violence et un fort acharnement.
Les assassins tunisiens sont arrêtés trois ans plus tard et traduits devant la Haute Cour. Deux d’entre eux, Abdelkader et Mohamed Chédli sont condamnés à mort par pendaison, alors que les autres inculpés, au nombre de 19, écopent de peines allant des travaux forcés à perpétuité à deux ans de prison.