- Les banques ont demandé des garanties à 69,5% des demandeurs de crédit, oscillant entre 200 et 400% du montant demandé
TUNIS – UNIVERNEWS – 61,5% des petits entrepreneurs sont classés au niveau des banques, 31,9% ont subi des redressements fiscaux et 72,2% ont arrêté leur activité parce qu’ils n’ont pas les moyens de clôturer leur patente. C’est ce qui ressort d’un sondage de l’Association tunisienne des petites et moyennes entreprises (ANPME) rendu public récemment.
Il en ressort également, selon la même enquête, que 58,9% des personnes interrogées ont sollicité des crédits auprès des banques, mais celles-ci ont demandé des garanties à 69,5% des demandeurs de crédit, oscillant entre 200 et 400% du montant demandé.
L’ANPME n’est pas le seul organe qui a tiré la sonnette d’alarme sur la détérioration du climat des affaires dans lequel opèrent les PME tunisiennes et les difficultés qui en découlent du système financier tunisien. Selon des enquêtes menées par la Banque mondiale, les PME tunisiennes souffrent d’un déficit d’accès aux financements. En effet, 21,9 % des entreprises considéraient le manque d’accès au financement comme un obstacle majeur en 2013 ; elles étaient 43,9 % en 2020.
Les PME qui ont quant à elles accès à des financements, obtiennent principalement des crédits de court terme, en raison notamment d’un manque de liquidités à long terme dans le secteur bancaire. De fait, les marchés financiers et les institutions d’épargne contractuelle, qui constituent les principales sources de financement à long terme dans de nombreux marchés émergents, ne sont pas encore pleinement développés en Tunisie.
Dans ce rapport, la Banque Mondiale a expliqué que la COVID-19 et la guerre en Ukraine ont entraîné des déséquilibres macroéconomiques en Tunisie, ce qui a exacerbé les difficultés rencontrées par les PME et affaibli leurs performances et leur santé financière.
B.B.R.