Tunis, UNIVERSNEWS (Santé) – La ville de Kairouan a accueilli, samedi 19 avril 2025, la 7ème édition de la Journée de Médecine Libérale, organisée par l’Association Médicale de Kairouan en partenariat avec la Direction Régionale de la Santé. L’événement a réuni un large panel de médecins de libre pratique et des médecins hospitalo-universitaires éminents venus de Sousse, Monastir, Kairouan, ainsi que de Paris (France), témoignant de l’intérêt croissant pour cette rencontre scientifique annuelle.
Comme les éditions précédentes, cette journée a été saluée pour la pertinence de ses thèmes, la qualité des communications et l’excellente organisation assurée par le comité présidé par le Professeur Fathi Amri, pédiatre et ex-chef de service de Pédiatrie au CHU Ibn El Jazzar de Kairouan.
Rationaliser l’usage des antibiotiques : un enjeu majeur
Une série de conférences dont celle axée sur l’usage raisonné des antibiotiques a particulièrement retenu l’attention. La Professeure Sana Issa, pneumologue au CHU Farhat Hached de Sousse et Professeur à la faculté de Médecine de Sousse, a présenté une communication sur les pneumopathies communautaires. Elle y a exposé l’apport des nouvelles techniques diagnostiques très sensibles, notamment l’apport de la biologie moléculaire comme la PCR multiplex, dans l’identification simultanée de plusieurs agents infectieux à partir d’un seul prélèvement. Elle a également insisté sur l’importance des nouvelles recommandations internationales publiées en 2025 pour une prescription d’antibiotiques plus ciblée, afin de freiner le risque d’antibiorésistance.
De son côté, Dr Chokri Chouchane, Professeur hospitalo-universitaire au CHU Fattouma Bourguiba de Monastir a abordé les infections respiratoires basses chez l’enfant et les approches thérapeutiques actuelles. La Professeure Amel Letaïef Oum Ezzine, Professeur hospitalo-universitaire en Maladies infectieuses, ex-cheffe de service des Maladies infectieuses au CHU Farhat Hached de Sousse a présenté une communication sur l’apport de l’antibiothérapie dans les pathologies infectieuses. Quant au Dr Mabrouka Jeguirim, professeure hospitalo-universitaire au CHU Fattouma Bourguiba de Monastir, elle a présenté une réflexion sur la prise en charge intégrée de la lombalgie, une pathologie répandue qui constitue un véritable défi de santé publique.
Le cœur des femmes au centre des débats
Une table ronde consacrée au thème « Le cœur au féminin » a réuni des experts de renom. Les Professeurs Najib Hamoudi et Hakim Ben Ameur-Massy, venus de France, ont abordé les spécificités des valvulopathies et des syndromes coronariens aigus chez la femme. Le Professeur Mohamed Ghannem, Professeur en cardiologie à Paris, a quant à lui mis en lumière les facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques à la femme ainsi que les enjeux de la réadaptation cardiaque. Il a rappelé que les maladies cardiovasculaires demeurent la première cause de mortalité féminine, dépassant même le cancer du sein, et qu’elles sont souvent sous-estimées dans leur gravité.
Urgences et pathologies chroniques : quelles conduites à tenir ?
Le Professeur Yosra Messaoudi, Professeur en Cardiologie et cheffe de service de cardiologie au CHU Ibn El Jazzar de Kairouan a exposé la conduite à tenir face à des situations critiques telles que l’urgence hypertensive ou les extrasystoles ventriculaires. Pr Mabrouka Jeguirim est intervenue pour aborder d’une manière approfondie, la stratégie de prise en charge pluridisciplinaire de la lombalgie, pathologie chronique de plus en plus fréquente.
Une édition pleinement réussie, marquée par des échanges riches et fructueuse et une reconnaissance méritée envers plusieurs médecins Professeurs, pour leur engagement et leur contribution à la profession et à la formation des étudiants et des jeunes médecins. (Néji Khammari)
