TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – MS) – Les notions de tourisme responsable, durable, solidaire, équitable et communautaire sont utilisées pour nommer ces nouvelles formes de tourisme. Ainsi, les hôtels de charme, les gîtes, les maisons d’hôtes et autres Dar se disputent les faveurs d’une clientèle de plus en plus tournée vers la nature, l’authenticité, le contact avec l’habitant. Pour mieux restructurer cette filière en Tunisie, le Groupement des Hébergements Durables et Alternatifs de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien (FI2T) a organisé en partenariat avec l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) une table ronde sur l’état des lieux de l’hébergement alternatif touristique en Tunisie.
Les professionnels du secteur, longtemps demeurés en marge du mouvement, ont été impliqués dans cette opération. Et il y a urgence ! Il est donc désormais impérieux de repenser ce secteur et d’inventer de nouvelles stratégies en vue le booster. Tourisme alternatif, ça se paie aussi. Pour faire plaisir à ses clients, il faut s’offrir les moyens de la réussite comme l’a précisé Amel Djaït, la modératrice de ce débat
Un levier de développement pour les populations locales
L’enjeu est de taille ! Pour les promoteurs, il s’agit de faire du tourisme durable et alternatif, un levier de développement pour les populations locales, leur permettant de s’adapter au changement climatique et d’être plus résilientes. Non seulement, il s’agit de changer la façon de faire du tourisme, mais aussi de faire en sorte que ce dernier renforce les capacités des populations locales! La voie n’est pas tracée d’avance, tant elle signifie de changements, de ruptures, mais aussi de mobilisation des acteurs et des professionnels.
Le Président de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien (FI2T), Houssam Ben Azouz a estimé que les solutions doivent être débattues entre l’administration et les acteurs du territoire en vue de partager des solutions innovantes pour garantir un développement durable, résilient et inclusif.
Les représentants de l’ONTT n’ont pas monopolisé la parole, loin de là. Mieux encore, ils se sont efforcés de jouer le rôle d’animateurs et d’écouter d’autres acteurs que sont les promoteurs, les animateurs de réseaux, les représentants de la société civile, les opérateurs touristiques et les porteurs de projets. Le débat a porté sur la nécessité de simplifier les procédures pour inciter davantage les investisseurs à lancer des projets dans le domaine de l’hébergement touristique alternatif, et ce en supprimant les autorisations administratives pour ce type d’établissements de tourisme alternatif et en les remplaçant par un cahier des charges.
Des promoteurs frustrés
Les promoteurs sont frustrés par le nombre de corvées administratives auxquelles ils doivent faire face. Ils les considèrent même comme une entrave pour leur business et exigent plus de souplesse pour régulariser leur situation
Par ailleurs, les résultats de l’étude quantitative et qualitative démontrent la notoriété grandissante de la filière et la diversité de son offre. Ces derniers affichent un taux de pénétration de 9% des hébergements alternatifs et durables sur le marché local, qui lui-même présente 1/3 du tourisme tunisien global.
L’étude fait aussi et surtout la démonstration du besoin urgent d’un cadre législatif souple et adapté pour accompagner les investisseurs et acteurs aux savoir-faire certain à répondre aux tendances du tourisme dans le monde. En dynamisant les régions et en créant des emplois, la filière contribue à la diversification de l’offre touristique tunisienne. Elle devient un atout incontestable pour le développement et la promotion de la destination.
Réunissant plus d’une cinquantaine d’opérateurs, le Groupement des Hébergements Durables et Alternatifs de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien présente une cartographie de la filière pour mieux la cerner et outiller dans sa stratégie de développement.
Composée d’une partie grand public et d’une seconde professionnelle, l’étude permet de sonder la perception des Tunisiens à l’égard de ces hébergements, en comprenant leurs motivations et outils de réservations afin d’évaluer les perspectives de croissance du marché. Les acteurs (propriétaires et gestionnaires), dont plus de 35% sont dans le secteur depuis plus de 4 ans, se sont aussi exprimés pour révéler que 78% de leurs clients sont des touristes et 71% de leurs clientèles des familles.
Valoriser cette chaine de valeur
D’après cette étude, 39% des Tunisiens pensent que le prix d’une nuitée dans les maisons d’hôtes est abordable alors que 22% pensent qu’ils sont relativement élevés. D’autre part, 43% des Tunisiens s’orientent vers ce genre d’hébergement pour fêter leurs mariages et fiançailles alors que 44% préfèrent les hébergements alternatifs pour se retrouver entre amis et 52% pour se reposer,
Prenant acte des résultats de l’étude, le Groupement des Hébergements Alternatifs et Durables dresse un plan d’action ambitieux et pragmatique. Partenaire des destinations de l’ensemble du territoire du pays face à leurs divers besoins de mise en tourisme, diversification, accessibilité, qualité, promotion, innovation, commercialisation, il est plus que jamais conscient que l’enjeu aujourd’hui est la valorisation de cette chaîne de valeur.
Outre ses objectifs de fédérer, informer et renforcer ses adhérents, le Groupement des Hébergements Durables et Alternatifs de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien (FI2T) se veut la vitrine de tous les types d’hébergements alternatifs et durables du pays.