TUNIS – UNIVERSNEWS En Tunisie, tout est autorisé : illégal, illogique, criminel…peu n’importe. Juste il faut aller directement au but…c’est gagner de l’argent mais pas que ça ! Il faut gagner et profiter le maximum. En Tunisie, l’interdiction des sacs en plastique fait émerger une autre source de financement pour les boulangeries, parfois plus importante que la vente de la baguette, qui s’ajoute aux dix millimes que les boulangers retenaient sur la baguette puisqu’on a fini par accepter d’acheter la baguette à 200 millimes au lieu de 190.
Le 23 mars 2023, l’Etat tunisien a interdit les sacs en plastique dans toutes les boulangeries, une décision qui n’a jamais été effective bien que les contrevenants risquent des sanctions sous forme d’amendes allant de 100 dinars à 50 mille dinars. Une décision qui concerne plus de 5.000 boulangeries (3 500 subventionnées et 1 500 modernes) réparties sur tout le pays et offrant chaque jour près de 5 millions de sachets en plastiques.
Aujourd’hui, les boulangeries nous vendent la baguette à 200 millimes et le sachet à 300 millimes. Un chantage auquel nous devons céder sinon nous serons amenés à porter les baguettes dans nos bras. Le plus inquiétant est que personne n’en parle ! Personne ne s’interroge sur la légitimité de cette pratique ! Les sacs en plastique sont elles vraiment interdits ? Et s’ils sont vraiment interdits, à qui profite cette interdiction ? Au consommateur tunisien ! Certes, non ! Il restera le dernier des soucis des uns et des autres. C’est au profit de l’environnement ? Non aussi ! Les sacs en plastique se vendent chez les boulangeries ! Sinon, il y’aura quelqu’un devant la porte pour vous servir un sachet en plastique au prix au moins de 200 millimes.
En effet, avant cette interdiction, les boulangeries nous servent les baguettes dans des sachets en plastique gratuits et après l’interdiction elles nous vendent le sachet à des prix exorbitants atteignant dans la plupart des cas 300 millimes.
Par la loi, les boulangeries peuvent vendre à leurs clients des sachets, mais pas en plastique, C’est plutôt les sacs réutilisables ou des sacs en papier.
Juste pour l’histoire, le Bangladesh est le premier pays au monde à avoir interdit en 2002, les sacs en plastique, après avoir découvert lors d’inondations catastrophiques qu’ils bouchaient les systèmes de drainage. D’autres pays commencent à emboîter le pas.
Selon les statistiques de l’année 2011, un million de sacs en plastique sont consommés dans le monde par minute.
En 2017, le Kenya interdit les sacs en plastique, ce qui en fait l’un des derniers des deux douzaines de pays qui tentent à réduire l’utilisation des sacs en plastique par le biais de taxes ou d’interdictions.
A partir de 2018, les entreprises et les gouvernements du monde entier continuent d’annoncer de nouveaux engagements pour lutter contre les déchets plastiques.
En Afrique, sur 54 États, 34 ont soit adopté une loi interdisant les plastiques et l’ont mise en œuvre, soit ont adopté une loi avec l’intention de la mettre en œuvre. Parmi ceux-ci, 16 ont totalement interdit les sacs en plastique ou l’ont fait partiellement sans encore introduire de réglementation pour faire appliquer les interdictions. Par rapport au reste du monde, le continent semble faire un excellent travail.
En Tunisie, nous n’avons pas un problème de loi mais plutôt de contrôle.