TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – MS) – Tabarka est appréciée pour la grande beauté de ses plages avec les Falaises qui s’y succèdent le long d’un sentier du littoral aménagé pour les escapades nature. En chemin, vous pourrez faire une halte dans la cité du corail pour y déguster des spécialités de poissons. Elle envoûte aussi par la beauté de son arrière-pays. L’authenticité et l’art de vivre caractérisent ce territoire aux multiples facettes, qui a su se réinventer au fil des siècles pour devenir également une destination touristique.
Le tourisme balnéaire n’a pas disparu. Il est encore très actif, avec une clientèle avide d’un soleil qu’elle n’est pas certaine d’avoir dans d’autres contrées. Le tourisme nautique complète et transforme le tourisme balnéaire classique. Le littoral est devenu aussi une destination de plaisance. Mais d’autres formes de tourisme se sont diffusées au cours des vingt dernières années : une profusion de festivals et de grands événements internationaux, une gastronomie gorgée de soleil, les régates, le tourisme vert, le tourisme alternatif… La tendance annuelle du secteur, orientée à la hausse, se confirme. Sans surprise, les plages et le littoral de Tabarka tirent la demande. Pour la nouvelle saison estivale, les perspectives s’annoncent bonnes. En ce mois de juin qui marque, comme chaque année, la pointe de fréquentation estivale, l’hôtellerie de ville affiche un bon taux d’occupation. Une tendance qui devrait se confirmer pour juillet et août puisque les hôtels sont d’ores et déjà en mesure d’afficher un gain de fréquentation de 2 points par rapport à l’année dernière.
Sortir des sentiers battus
Il faudrait réinventer le tourisme à Tabarka, une destination qui pourra se rattraper par de nouvelles formes touristiques. Plus de nature, plus d’écologie, plus de sensation, plus de virtuel et plus culturel. Contraint par les crises écologique, économique et sanitaire, le tourisme n’a pas d’autre choix que de se réinventer. Il n’y a pas que le balnéaire. Il faut en effet explorer d’autres créneaux et d’autres thèmes. Et la région de Tabarka n’en manque pas. Il faudrait réfléchir le tourisme de demain, à condition de ne pas se contenter de discours, ou de recettes d’antan, mais de changer vraiment de cap.
Il est donc évident que le tourisme doit se réinventer en privilégiant des formes plus douces, plus écologiques, plus humaines. Réinventer dans le tourisme consiste à le mettre le plus souvent avec les habitants et les lieux. On parle alors de « touristification du quotidien ».
On ne peut pas booster l’hôtellerie avec seulement quelques unités ou développer la plaisance sans améliorer l’environnement du port. Le visiteur remarque le contraste entre les hôtels luxueux de la zone touristique, et ceux du port de plaisance du centre-ville où les bâtiments sont mal entretenus et l’eau polluée. Tabarka pourra être un terminal écotouristique de croisières au vu de sa position géographique, de sa valeur historique et environnementale, de l’accès aérien grâce à l’aéroport international de Tabarka, des possibilités de développer une offre (circuits, activités complémentaires, attractions). Tous ces atouts répondent aux attentes des croisiéristes et sont capables de créer la différence.
Tabarka ne peut pas décoller sans l’aérien. La réhabilitation de l’aéroport de Tabarka Ain Draham, qui est l’un des aéroports de Tunisie, les importants en termes d’emplacement, et qui jouit d’une configuration urbaine en prise sur son environnement, demeure essentielle. Et là il faudrait promouvoir cette destination nord-ouest, en offrant des options de voyage plus adaptées, en développant la relation avec les compagnies aériennes, en commercialisant la destination à travers le nouveau site web de l’aéroport et le marketing régional.
La quatrième révolution touristique à Tabarka repose sur un tourisme qui se veut à la fois plus responsable, plus raisonné, plus réflexif et qui refuse la loi du toujours plus, ou, en tous cas, une approche principalement quantitative. C’est un long chemin, qui va prendre du temps. Avec un petit peu d’optimisme, on peut penser que c’est la future génération va transformer la prise de conscience en action et adopter des comportements touristiques différents.
Le touriste de demain adaptera ses pratiques, plus responsables, plus réfléchies, plus raisonnables. Le tourisme a été une invention de la société européenne du siècle des Lumières. La société mondiale de demain devra inventer un tourisme adapté à l’état de la planète : c’est à cette condition que le tourisme aura l’avenir que nous pouvons lui souhaiter.