TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – Khemaies KRIMI) – Lors de la célébration de la fête de l’agriculture, le 12 mai 2024, le ministre de l’Agriculture, des Ressources en eaux et de la Pêche, Abdelmonem Belâati avait annoncé une nouvelle tonitruante. La Tunisie s’est fixée une ambition nationale de produire, chaque année, un million de tonnes d’huile d’olive et de quintupler, ainsi, sa production estimée, actuellement, à une moyenne de 200 mille tonnes par an. Depuis, les observateurs de l’oléiculture tunisienne se sont interrogés sur les moyens que le ministère va mobiliser pour atteindre un objectif aussi ambitieux.
Une partie de la réponse à cette question a été apportée, ces derniers jours, par de bonnes nouvelles venues de la délégation de Remada (gouvernorat de Tataouine) à l’extrême sud du pays.
Le département de l’agriculture compte sur tout le territoire national pour produire un million de tonnes d’huile d’olive par an. En témoigne, le cas de la délégation désertique de Remada. Cette zone a été mise à contribution pour développer des oliveraies sur des centaines d’hectares. Deux projets méritent qu’on s’y attarde.
Un financement saoudien pour créer des oliveraies
Le premier a été révélé, ces derniers jours aux médias, par Ramzi Zarqan, délégué de Remada. Ce projet d’oléiculture sera développé sur 1000 hectares dans deux zones désertiques relevant de cette délégation : Borj Bourguiba et Oued Zar. Ce projet sera co-financé à hauteur d’un financement conséquent saoudien de 174 MDT.
Au plan stratégique, l’objectif fixé vise à diversifier l’économie locale. Dans le détail, il s’agit de créer 560 hectares d’oliveraies dans la zone de Chouaouda, 80 hectares dans la vallée de Ksira autour de Borj Bourguiba, et 360 hectares dans la vallée de Zar, où les oliveraies sont destinées à produire de l’huile d’olive biologique à haute valeur ajoutée et à exporter une grande partie de la production.
Pour subvenir aux besoins du projet en ressources hydriques, il est prévu de forer 17 puits dont 4 puits à court terme. Le premier, nécessaire à la réalisation de la première étape, ayant été achevé avec un débit de 50 litres par seconde. Les travaux de forage et de réalisation des autres puits se poursuivront progressivement.
Les investisseurs privés sont associés
Ce projet vient renforcer un autre projet d’oléiculture lancé, en 2020, dans la délégation de Remada, par un investisseur privé pour un investissement global de 4,5 MDT.
Il s’agit de planter aux environs de la ville de Remada, quelque 130 mille oliviers sur une superficie totale de 100 hectares. En accompagnement de ce projet, il est prévu de forer 3 puits profonds.
Encadrés et accompagnés par l’Agence de la Promotion de l’investissement de l’Agriculture (APIA), ces projets pour être menés à terme dans les meilleurs délais vont adopter deux techniques: celle de la goutte à goutte et celle de la plantation intensive d’oliviers avec l’utilisation de variétés étrangères, à l’instar de la variété espagnole « Arbequina ». Mieux, pour encourager les agriculteurs de la délégation de Remada à planter des oliviers, des milliers de plants leur ont été distribués gratuitement.
L’eau dessalée pour irriguer les oliveraies
Quant aux ressources hydriques requises pour l’irrigation des oliveraies, il semble que le gouvernement tunisien a décidé de valoriser sa part (10%) dans la nappe albienne que la Tunisie partage avec la Libye et l’Algérie. Les agriculteurs algériens auxquels reviennent 70% des ressources de cette nappe en tirent, jusqu’ici, le meilleur profit. Selon des informations recueillies auprès de responsables de l’UTAP tunisienne, les algériens exploitent cette nappe pour assurer, en grande partie, leur autosuffisance en légumes (pommes de terre…) et en céréales.
La Tunisie qui ne peut pas logiquement ambitionner de faire autant en raison de la modicité de sa part dans cette nappe peut, cependant, miser sur le dessalement d’eau mer pour verdir son désert. Ctte solution n’est pas impossible. Elle est viable et réalisable. Il s’agit d’acheminer par des canalisations l’eau de mer jusqu’au désert, de le stocker dans des barrages de rétention et de le dessaler grâce à l’énergie solaire avant de l’utiliser, entre autres, dans l’irrigation. A bon entendeur…
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