TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – Khemaies KRIMI) – Dans sa livraison du 7 août 2024, le magazine d’actualité hebdomadaire français, « Le Point » est revenu sur le désengagement du Groupe Société Générale d’Afrique. La Tunisie est concernée par ce désengagement dans la mesure où le Groupe bancaire français, 3ème banque de France et 17ème banque mondiale, contrôle, jusqu’à ce jour, 52,34% des parts de l’Union internationale de banques (UIB).
Dans un long article, intitulé « Avec le Bénin et Madagascar, la Société générale poursuit son désengagement du continent africain », la journaliste Sylvie Rantrua, consacre, juste trois lignes à la filiale du Groupe en Tunisie. « La Société générale a demandé à la banque d’affaires franco-américaine Lazard de trouver des repreneurs pour ses filiales au Ghana, au Cameroun et en Tunisie », lit -on dans l’article.
La journaliste n’a pas, toutefois, précisé s’il s’agit bien d’une nouvelle mission confiée à la banque d’affaires, une nouvelle mission qui serait la dernière ligne droite pour prendre la décision finale.
Car, le projet du Groupe Société Générale de se retirer de Tunisie n’est pas nouveau. On cogite dessus depuis longtemps. Des médias français en ont parlé, depuis le mois de mai dernier, s’agissant notamment des sites d’information français LA LETTRE et Africa intelligence.
Ces derniers médias sont allés plus loin en faisant état de la décision de la Société Générale de se retirer de la Tunisie et de céder sa participation dans l’UIB à un repreneur.
Cette décision serait la conclusion finale de la réflexion stratégique que le groupe avait engagée, en juin 2023, sur sa participation au capital de l’UIB.
Interpellé sur cette question dans le cadre d’une interview accordée, le 8 mai 2024, à un magazine de la place, Kamel Néji, président du conseil d’administration de l’UIB n’a ni démenti ni confirmé l’information. Il a déclaré que « la réflexion stratégique portant sur le portefeuille d’activité du Groupe Société générale reste d’actualité». Comprendre : rien n’a encore été décidé officiellement. D’après les observateurs, cette réaction diplomatique de Kamel Néji était destinée à rassurer les actionnaires et le personnel de la banque.
Motif : la recherche de la rentabilité et rien que la rentabilité
Néanmoins, l’information sur le retrait du Groupe Société Générale du capital de l’UIB demeure crédible. Elle est loin d’être un news infondé. Au regard de la stratégie arrêtée par le Groupe, son désengagement de Tunisie sera finalisé un jour ou l’autre. C’est juste une question de temps.
Selon les communiqués publiés pour expliquer les tenants et aboutissants de ce désengagement, la principale motivation du Groupe telle qu’elle a été définie par l’actuel patron de la Société Générale Slawomir Krupa, serait « d’optimiser le dispositif de la banque et d’en accroître l’efficacité afin d’assurer une rentabilité durable tout en assurant une gestion des risques et de la conformité aux meilleurs standards».
Abstraction faite des objectifs recherchés, il y a lieu de signaler que le retrait du Groupe Société Générale de la Tunisie, pour peu qu’il se confirme officiellement, accélèrerait le désengagement des banques françaises de Tunisie. Il interviendrait après ceux d’autres banques françaises dont le groupe mutualiste BPCE (Banque populaire, Caisse d’Épargne, Natixis) qui a cédé 60% de sa part dans le capital de la BTK au Groupe Elloumi et la BNP qui a cédé 39% de sa part (50,9%) dans le capital de l’UBCI au groupe tunisien La Carte.
Quant aux éventuels acquéreurs, selon nos informations, des négociations non exclusives ont été engagées avec des possibles repreneurs, et ce, durant la période de la réflexion stratégique que le groupe avait engagée en juin 2023 sur sa participation au capital de l’UIB. Des rumeurs pressantes mais non confirmées prêtent à la banque tunisienne Attijari Bank filiale du groupe financier marocain Attijari Wafa Bank, l’intention de racheter les parts de la Société Générale dans le capital de l’UIB.