TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF – M.S.) – L’institut supérieur des études technologiques de Gafsa abrite les 28 et 29 septembre 2024 un colloque international sur l’écosystème des startups en Tunisie: Etat des lieux et perspectives. Cette manifestation réunit des universitaires, entrepreneurs, acteurs de l’écosystème des startups et décideurs publics pour analyser l’écosystème des startups en Tunisie et dans le monde, à travers une approche à la fois théorique et empirique. Débattre les différentes stratégies d’accompagnement et de financement des startups permet de mettre en exergue les différentes contraintes et causes qui entravent leur essor et de proposer des scénarios adaptés pour mieux stimuler l’évolution de cet écosystème. En effet, au cours de ces dernières années, l’intérêt accordé par les décideurs politiques et les organisations internationales pour les startups n’est plus à démontrer. Cet intérêt s’explique par le fait qu’elles sont considérées comme l’élément le plus efficace et le moins coûteux pour atteindre les objectifs de développement socio-économique. Elles sont perçues comme des vecteurs potentiels pour la stimulation des innovations, la création de la valeur ajoutée et d’emplois pour les jeunes, ainsi que l’attraction des investissements étrangers.
Or le développement des startups dans un territoire quelconque nécessite la création d’un écosystème propice et stimulant. Cet écosystème est composé par un ensemble d’acteurs et d’une panoplie de politiques. Pour les acteurs, on distingue les incubateurs, les accélérateurs, les universités, les espaces de coworking et les bailleurs de fonds… qui s’associent et interagissent pour faciliter l’émergence des startups. Pour ces politiques, on évoque à titre d’exemple la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire approprié qui tient compte des spécificités des startups (Innovation, scalabilité, agilité…).
A l’instar de plusieurs pays, la Tunisie n’a pas échappé à cette tendance. Les autorités publiques ont déployé des efforts remarquables pour booster le développement des startups et faire de la Tunisie une « Startup nation ». Dans cette approche, le gouvernement tunisien a mis en place plusieurs mesures ambitieuses, tels que la promulgation du Startup Act (2018) qui a créé un environnement légal propice au développement des start-ups, ou encore l’accès à d’autres modes de financement à savoir le crowdfunding ou le financement participatif (2020). La Tunisie a connu également une augmentation significative du nombre d’incubateurs et d’accélérateurs qui accompagnent les startups à différents stades de leur développement. Ces diverses mesures ont entraîné une augmentation du nombre des startups labellisées à un chiffre de 1002 en 2023.
Malgré ces mesures, les résultats restent insuffisants. Les startups tunisiennes sont confrontées à plusieurs problématiques. Entre autres: la difficulté d’accéder à des financements adaptés à leur profil risqué et leurs besoins évolutifs, le taux d’échec très élevé des startups, …
Du reste, l’écosystème des start-ups tunisiennes est en stagnation, et le classement de Global Startup Ecosystem Index 2023 montre pour la troisième année consécutive, un recul de classement de l’écosystème tunisien des startups passant de 77 en 2020 à 91 en 2023. De plus, on constate que la levée des fonds par les start-ups tunisiennes s’élève à 35 millions de dollars en 2022 qui se situe loin derrière le Kenya (1 milliard de dollars), l’Égypte (766 millions de dollars), l’Afrique du Sud (640 millions de dollars), le Nigeria (587 millions de dollars) qui sont les “Big Four” des levées de fonds sur le plan continental.