TUNIS – UNIVERSNEWS (Education – M.S.) – Le débat sur les rythmes scolaires existe au moins depuis l’instauration de l’école. Il s’agit au départ de concilier temps scolaire, éducation sportive et activité culturelle. La réforme des rythmes scolaires vise à mieux prendre en compte le rythme de l’enfant et à lutter contre l’échec scolaire. Elle propose pour cela de mieux répartir les heures de classe et de programmer les enseignements à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande.
Aujourd’hui, les élèves tunisiens sont ceux qui ont le plus grand nombre d’heures de cours par jour mais aussi ceux qui passent le plus de jours en classe par an. Un rythme rarement en phase avec celui des enfants, dénoncé depuis longtemps par les chrono-biologistes. Alors faut-il que les enfants commencent l’école plus tard le matin, terminent plus tôt l’après-midi et travaillent moins de jours dans la semaine ? Faut-il adopter le fameux système « à l’allemande », avec des cours en début de journée, et des activités culturelles et sportives après le déjeuner ?
En Allemagne, les écoliers ont cinq jours de classe, du lundi au vendredi. Les journées de classe sont moins longues. Elles démarrent tôt, entre 7h30 et 8h30 jusqu’à 13h ou 14h. Par ailleurs, la rentrée des classes a lieu mi-août environ, donc les vacances d’été sont également moins longues.
En attendant les résultats de la réforme, plusieurs parents sondés se disent favorables à une réduction des vacances scolaires d’été d’au moins deux semaines, ce qui permettrait de mieux répartir la charge de travail sur l’année et de réduire le nombre d’heures de classe quotidiennes. Ils se déclarent également favorables à l’instauration d’un nouveau rythme avec des cours le matin et de la culture et du sport l’après-midi. Nul n’ignore le rôle joué par les clubs (pédagogiques, culturels, artistiques, scientifiques, sportifs…) dans la dynamisation de la vie scolaire et l’instauration des nouvelles bases de l’école de demain telles qu’elles sont définies dans la réforme du système éducatif.
La dimension culturelle joue un rôle fondamental dans la formation de l’élève, notamment en l’engageant dans un processus d’ouverture sur le monde. En Tunisie, les établissements scolaires sont en principe des espaces d’éducation, d’apprentissage, et de formation. Ils dispensent des cours officiels, où l’enseignant et le manuel scolaires représentent les deux sources principales de l’apprentissage et l’acquisition des savoirs. Toutefois, cela reste insuffisant pour approfondir l’apprentissage et améliorer les compétences et motivations des apprenants, d’où l’émergence de l’importance de l’activité culturelle au sein de l’établissement scolaire en tant qu’appui solide qui complète l’acte d’enseigner
Apprendre autrement !
L’idée phare, ici, c’est d’apprendre autrement. L’organisation du temps scolaire permet en effet de répondre à des objectifs pédagogiques pour permettre aux enfants de mieux apprendre à l’école. Cette question, qui suscite toujours des débats animés dans nombre de pays, nécessite d’être passée au crible par les décideurs pour mettre en œuvre une réforme adéquate à l’instar de ce qui a été fait sous d’autres cieux. Il s’agit d’une question prioritaire car l’amélioration de la gestion du temps d’instruction permet non seulement d’alléger la pression sur les élèves mais aussi de rendre efficace les apprentissages.
Même si le temps scolaire est devenu un objet de préoccupation tant pour les administrations scolaires que pour les enseignants et les parents, les initiatives pour améliorer la performance scolaire à travers la modification des rythmes scolaires restent très limitées. L’enjeu est de réorganiser la vie scolaire de façon à en faire un levier pour améliorer la qualité des apprentissages et contribuer à l’épanouissement des élèves, tout en optimisant la gestion des ressources humaines et matérielles. Améliorer durablement la qualité de la vie scolaire à travers le respect des rythmes d’apprentissage, assurer la réussite de l’apprentissage des élèves et adapter le temps scolaire pour lutter contre la déperdition, voilà autant de défis que doivent fixer les réformateurs.
Des pays voisins notamment l’Algérie ou le Maroc ont déjà effectué des changements relatifs à l’organisation du temps dans les établissements scolaires. Par ailleurs, les résultats de recherches scientifiques sur ce sujet ont montré que les élèves réussissent mieux en classe s’ils évoluent dans un contexte adapté à leur quotidien et à leur rythme. En instaurant des découpages de la vie scolaire qui sont plus proches des rythmes d’apprentissage des enfants, l’école atteint plus facilement ses objectifs. De même, l’échec scolaire et la déperdition s’en retrouvent atténués.