TUNIS – UNIVERSNEWS Droit de mémoire oblige, votre journal UNIVERSNEWS a cru bon de prendre l’initiative de rappeler ces bâtisseurs qui avaient participé à édifier une Tunisie solide et digne de respect, devant la communauté internationale.
Certains de ces illustres tunisiens avaient apporté leur pierre à l’édifice et continuent à faire de leur mieux pour servir la patrie là où ils sont et on ne peut que leur rendre hommage.
Un regard d’ensemble sur le parcours de Taoufik Baccar, économiste et homme politique, révèle une énergie sans cesse renouvelée, une personnalité persévérante, une foi inébranlable dans le pays et des frustrations. Titulaire d’une maîtrise en sciences économiques en 1972 et d’un diplôme de l’École nationale d’administration (ENA), il a grimpé les échelons dans l’administration tunisienne.
Taoufik Baccar, né à Chenini à Gabès en 1950, fut, successivement :
- En 1986, directeur général des ressources humaines au ministère du Plan et des Finances,
- En 1988, directeur de l’Office de la formation professionnelle et de l’emploi,
- En 1992, gouverneur suppléant aux assemblées annuelles de la Banque mondiale puis président de l’Agence arabe pour l’investissement et le développement agricole.
- En 1995, il entre au gouvernement comme ministre du Développement économique,
- En 1999, il dirige le ministère des Finances à partir d’avril 1999,
- En janvier 2004, il est nommé à la tête de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour un mandat de six ans.
- En 2010, Il est reconduit dans ses fonctions le 14 janvier 2010,
- En 2011, il est remercié un an plus tard, le 17 janvier 2011, à la suite du changement téléguidé qui a eu lieu le 14 janvier 2011.
Visionnaire il assurera durant plus de vingt des hautes responsabilités dans l’élaboration des plans de développement et en particulier les 8 ème, 9ème et 10 ème plans qui verront le renforcement de l’infrastructure routière et hydraulique du pays et la programmation de grands projets.
C’est également Taoufik Baccar qui fera adopter en tant que ministre des finances le code des droits et des obligations en matière fiscale ainsi que le code des organismes collectifs de placement en valeurs mobilières ( OPCVM), deux codes encore en vigueur aujourd’hui .
Un Think tank et un ouvrage pour redresser la Tunisie
En dépit, de ce changement, Taoufik Baccar n’a pas baissé les bras. Il a continué à se battre pour ce qu’il appelle “la Tunisie de demain”. Depuis 2012, il s’est employé à alerter sur la dérive économique du pays. Pour se faire entendre, Il a créé un Think tank, le Centre international Hédi Nouira de prospectives et d’études sur le développement.
A l’actif de ce centre, l’élaboration d’un programme économique intitulé « Programme de redressement économique pour la période 2018-2019 ».
Ce programme propose des mesures de court terme permettant de rétablir la confiance, de redresser et d’assainir la situation financière, et esquisse au passage les grandes lignes du futur modèle de développement sur la base d’un cercle vertueux démocratie-liberté-croissance-développement et bien-être”.
Ce programme, présenté sans aucun succès aux décideurs de l’époque, le Président Caïd Essebsi et le chef du gouvernement Youssef Chahed, n’a trouvé écho qu’en 2020, auprès du chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Ce dernier a fait sien le programme et a nommé Taoufik Baccar en tant que conseiller économique et financier de la présidence du gouvernement.
Seulement, Hichem Mechichi a été écarté du pouvoir dans les circonstances qu’on connait. Conséquence : Taoufik Baccar se retrouve de nouveau en dehors des sphères du pouvoir.
Et pour ne rien oublier, Taoufik Baccar a eu le grand mérite de consigner les idées et propositions contenues dans ce programme dans un ouvrage intitulé: »Le miroir et l’horizon, rêver la Tunisie ».
A travers son livre, Taoufik Baccar parle de son parcours, de son expérience, de la révolution, mais aussi de ses rêves et ambitions pour la Tunisie, ainsi que d’une feuille de route et de réformes capables de redresser le pays.
Cet ouvrage, préfacé par Christian De Boissieu, économiste français universitaire émérite, comprend deux parties ‘’Le miroir‘’ reflet du parcours de Taoufik Baccar, avec ses points forts et ses épreuves et ‘’L’horizon‘’ qui évoque la révolution et comment il l’a vécue, tout en proposant une feuille de route et de réformes à entreprendre pour sortir le pays de cette situation de crise.
«Ce livre est destiné à la Tunisie et à son redressement, il est destiné à cette jeunesse perdue et qui quitte vers de nouveaux horizons, à ce peuple qui a perdu confiance. Il dit en substance que les possibilités de redresser la situation sont encore là pour peu qu’on prenne la voie de la sagesse et qu’on accepte quelques sacrifices, qu’on revienne aux valeurs de travail et de confiance», a expliqué Baccar lors de la présentation de son Livre.
Cet ouvrage est porteur d’un message. Taoufik Baccar l’explique : «On ne peut pas construire un avenir sans avoir en mémoire le souvenir des expériences, réussies et ratées, en oubliant ses success stories. Comment expliquer qu’un pays qui était en 2008 classé 2ème sur 140 pays en termes de maîtrise de ses déficits globaux, se retrouve dans cette situation de déséquilibre total? Comment expliquer qu’un pays qui était choisi en 2010 parmi les 40 pays où la balance de paiement était la meilleure et sollicité pour concourir à des tours de table pour le soutien de pays à travers le FMI, arrive à cette situation de déséquilibre et à des taux de déficit extérieur de 10%? Le problème de la Tunisie est plus un problème de déficit extérieur et courant que de déficit intérieur et budgétaire», a-t-il dit.
Par-delà ce message, l’ouvrage est, à priori, une sorte de nostalgie de ce que Jacques Chirac, ancien président français, appelait “le miracle tunisien”. Cette époque est, hélas, bel et bien finie. L’histoire a prouvé l’échec de la politique suivie par l’effet de l’exclusion d’importants pans de la société tunisienne des sphères du développement. C’est ce qui explique les émeutes qui ont eu lieu aux mois de décembre 2010 et janvier 2011.
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