TUNIS – UNIVERSNEWS Le PNB du secteur bancaire tunisien a enregistré une augmentation de 8,9% à fin 2023. Cette hausse provient essentiellement de l’augmentation de la marge d’intérêts de 8,4% en rapport avec le relèvement du taux directeur de 75 points de base décidé en décembre 2022. Cette évolution est aussi le résultat de l’augmentation des commissions nettes de 4,3% et des revenus du portefeuille-titres d’investissement de 26,3% en provenance essentiellement des intérêts sur les bons du Trésor. C’est ce qui ressort du bilan d’activité de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de l’année 2023.
Baisse des gains nets sur portefeuille-titres commercial
S’agissant des gains nets sur portefeuille-titres commercial, ils ont affiché une baisse de 6,3% (contre une hausse de 33,2% en 2022) tirée principalement par la baisse des gains sur opérations de change.
Conséquemment à ces évolutions, la structure du PNB a été marquée, notamment, par la consolidation de la part des revenus sur portefeuille-titres d’investissement contre une baisse de la part des gains sur portefeuille-titres commercial et des commissions nettes.
Ainsi, sous l’effet de la hausse du TMM, le rendement moyen des crédits a augmenté de 1% et le coût moyen des dépôts a augmenté de 0,9 %, par rapport à 2022, pour s’établir à 9,2% et 5,2%, respectivement. Par conséquent, la marge nette d’intermédiation s’est établie à 4%. L’augmentation du PNB et les charges opératoires quasiment au même taux a généré une stabilisation du coefficient d’exploitation à 44,9%. L’année 2023 s’est soldée par un résultat net sectoriel de 1,5 milliard de dinars, soit une augmentation de 26%.
Il est à signaler par ailleurs qu’au cours de l’année 2023, le nombre de banques et établissements financiers agréés en Tunisie est passé de 45 à 46, suite à l’octroi de l’agrément définitif au cinquième établissement de paiement. Le réseau d’agences bancaires s’est consolidé en 2023 pour atteindre 2.041 agences, soit une agence pour 5.806 habitants contre une agence pour 5.835 habitants une année auparavant.
Décélération du rythme des dépôts et des crédits
Eu égard à l’environnement national, qui demeure marqué par la persistance des pressions inflationnistes et le ralentissement de la croissance économique, le rythme de croissance des dépôts a connu une décélération, passant de 8,3% en 2022 à 7,5% en 2023. Cette décélération qui n’a concerné que les dépôts en dinars (7,4% contre 10,1% en 2022) résulte principalement de la régression de l’encours des certificats de dépôts de 2,2% et du ralentissement du rythme de croissance des dépôts à vue (5,5% contre 8,1% en 2022). En revanche, l’encours des dépôts en devises a enregistré une forte accélération (8% contre 0,2% en 2022).
Conséquemment à la faiblesse de la croissance économique et au niveau élevé des taux d’intérêt, le rythme de croissance des crédits a connu une forte décélération, passant de 8,2% en 2022 à 1,8% en 2023. Cette évolution s’explique, principalement, par le ralentissement du rythme de croissance des crédits aux professionnels privés (1,4% contre 8,8% en 2022). Le taux de croissance du portefeuille-titres a connu un ralentissement (11,9% contre 16,5% en 2022) qui résulte principalement de la décélération du rythme d’accroissement de l’encours des bons du Trésor (13,9% en 2023 contre 22,8% en 2022).
Les coûts des crédits, toutes catégories confondues, ont connu, en 2023, un renchérissement plus accentué qu’en 2022 et ce, sous l’effet de la hausse du TMM.