TUNIS – UNIVERSNEWSLe FMI a rendu public, ce vendredi 25 octobre 2024 sont rapport intitulé « Perspectives économiques régionales », estimant que l’Afrique subsaharienne évolue dans un environnement économique complexe qui mêle progrès et vulnérabilités macroéconomiques persistantes. Les pays de la région essaient de mener à bien des réformes difficiles et indispensables pour rétablir la stabilité macroéconomique mise à mal par des chocs négatifs à répétition qui ont engendré des besoins d’appui.
Dans l’ensemble, les déséquilibres intérieurs et extérieurs ont commencé à se résorber, principalement sous l’effet des ajustements de la politique économique, mais la situation est hétérogène, car environ la moitié des pays présentent toujours de forts déséquilibres.
Le resserrement monétaire a ralenti l’inflation, qui pour la moitié de la région est dans sa fourchette cible. Un rééquilibrage budgétaire notable a permis de stabiliser le ratio moyen dette/PIB, quoiqu’à un niveau élevé. Les positions extérieures se sont renforcées, dans un contexte de rétrécissement des écarts de rendement sur les obligations souveraines et de retour de plus de pays sur le marché des euro-obligations.
Malgré cela, les difficultés persistent. Près d’un tiers des pays maintiennent une inflation à deux chiffres. La capacité à assurer le service de la dette est faible et le fardeau croissant qu’il représente érode les ressources qui pourraient être consacrées aux dépenses de développement. Les réserves de change sont souvent insuffisantes et il subsiste des préoccupations liées à la surévaluation et à la compétitivité.
Dans ce rapport, le FMI a également conclu que ces pays sont confrontés à trois principaux obstacles. Premièrement, la croissance régionale, projetée à 3,6 % en 2024, est globalement faible et inégale, même si une modeste reprise est prévue l’année prochaine. Les pays riches en ressources naturelles continuent de croître à environ la moitié du rythme du reste de la région, les pays exportateurs de pétrole étant les plus en peine. Parmi les freins à la croissance figurent les conflits, l’insécurité, les périodes de sécheresse et les pénuries d’électricité. Deuxièmement, les conditions de financement aussi bien intérieur qu’extérieur demeurent restrictives, beaucoup de pays étant dans l’incapacité d’accéder aux financements ou ne pouvant pas se le permettre. Troisièmement, les pressions sous-jacentes complexes liées à une pauvreté élevée, à un manque d’inclusion et d’opportunités d’emploi ainsi qu’à la mauvaise gouvernance, exacerbées par les augmentations rapides du coût de la vie et les effets à court terme des ajustements macroéconomiques, causent des difficultés considérables dans beaucoup de pays. Il en résulte de la frustration sociale et des pressions politiques qui compliquent de plus en plus la mise en œuvre des réformes.
Toujours selon le rapport du FMI, les pouvoirs publics doivent se livrer à un véritable exercice d’équilibriste consistant à concilier réduction des vulnérabilités macroéconomiques, réponse aux besoins de développement et assurance de l’acceptabilité sociale et politique des réformes