TUNIS – UNIVERSNEWS (NAT) – Malgré la baisse consistante du nombre de migrants irréguliers, le problème continue à être un casse-tête pour l’Europe qui demande, toujours, plus à ses voisins du sud de la Méditerranée. A cet effet, une délégation de la Commission européenne se rend en Tunisie, ce mardi 29 octobre 2024, pour discuter de la mise en œuvre du protocole d’accord… et pour mettre un peu plus de pression sur la Tunisie.
Le directeur général de l’Administration générale de voisinage et des négociations d’expansion, Gert Jan Koopman, avait confirmé que cette visite serait l’occasion de discuter du dilemme du manque de soins et d’entourer les demandeurs d’asile dans le cadre de ce que l’on appelle le l’élargissement du partenariat global dans le domaine de l’immigration entre la Tunisie et l’Union européenne.
Il convient de noter que les taux de migration irrégulière ont diminué de 80 % par rapport à 2023.
Par ailleurs, les relations tuniso-italiennes dans le domaine économique et la question de la migration irrégulière ont été au centre d’une rencontre entre le Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed, et l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Alessandro Brunas.
La réunion a été l’occasion de favoriser la convergence des points de vue entre les deux pays sur la nécessité d’identifier des solutions consensuelles et globales au phénomène de la migration irrégulière, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Entretemps, la Tunisie continue à ramasser les cadavres de ces malheureux qui tentent la traversée la Méditerranée au prix de leur vie. Pas plus loin qu’hier, quinze cadavres non identifiés ont été rejetés au large de la ville côtière de Mahdia, à l’est de la Tunisie, l’un des principaux points de départs clandestins vers l’Europe, delon une source judiciaire. Les corps qui étaient en «complète décomposition» ont été rejetés samedi et dimanche, a ajouté Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Mahdia et de Monastir.
Chaque année, des dizaines de milliers de personnes originaires de pays d’Afrique subsaharienne tentent la périlleuse traversée. Des milliers de Tunisiens cherchent également à quitter clandestinement leur pays, face aux difficultés économiques et aux tensions politiques.
Fin septembre, 36 migrants, dont 20 Tunisiens et 16 Égyptiens, partis de Bizerte (nord), ont été secourus par les garde-côtes sur un bateau en panne qui avait dérivé vers Nabeul (centre-est), d’après l’AFP.
Entre début 2024 et juin, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé environ 400 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien, après au moins 1300 morts ou disparus en 2023.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur la dernière décennie, plus de 30.000 migrants ont péri en Méditerranée, dont plus de 3000 l’an passé.