TUNIS – UNIVERSNEWS À fin juin 2024, les recettes fiscales et non fiscales ont progressé de 13% à 23,2 milliards de dinars, contre une croissance de 6,6% enregistrée au terme du premier semestre 2023. En effet, les ressources non fiscales à fin juin 2024 ont évolué de 43% par rapport à la même période de 2023, alors que les recettes fiscales ont progressé de 10,3% à 20,8 milliards de dinars, selon une étude récente publiée par Tunisie Valeurs.
Selon la même étude, les dépenses de gestion ont, pour leur part, progressé à un rythme inférieur à celui des recettes, progressant de 5% pour s’établir à 17,1 milliards de dinars. Il est important de préciser qu’à fin juin 2024, l’État n’a dépensé que 37,3% (soit 17,1 milliards de dinars) du total des dépenses de gestion prévues pour l’année 2024 estimé à 45,9 milliards de dinars selon la Loi de Finances de 2024. Il s’agit de toutes les dépenses de gestion, comprenant les salaires et les dépenses d’intervention englobant le paiement des fournisseurs et des compensations.
Pour ce qui est des dépenses de gestion, autres que les salaires, et qui comprennent notamment les dépenses d’intervention, englobant le paiement des fournisseurs et des compensations, elles ont été exécutées à hauteur de 24,6% par rapport aux dépenses prévues dans la LF2024. De même pour les dépenses d’investissement qui devraient s’établir à 5274 MDt à fin 2024, dont uniquement 1836 MDt ont été exécutés.
11,2 milliards de dinars pour la masse salariale
La plus importante dépense de gestion, qui continue de grever les finances publiques, demeure la masse salariale avec plus de 11,2 milliards de dinars (pratiquement la moitié des ressources collectées courant le premier semestre de l’année en cours). Il convient de préciser que le montant dépensé par l’État en ce qui concerne la compensation n’a pas été divulgué dans le rapport des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État de juin 2024. Néanmoins, la répartition des dépenses de compensation a été communiquée comme suit (73% du montant a été consacré aux carburants, 12% au transport et 15% aux produits de base).
Ainsi, à fin juin 2024, le solde budgétaire s’est clôturé avec un excédent de 489 MDt contre un excédent budgétaire de 26 MDt à fin juin 2023 et un déficit budgétaire de -11515 MDt, prévu pour l’année 2024. Cet apaisement trouve alors son origine dans le retard d’exécution du budget de l’État.
En 2024, le gouvernement prévoit un déficit budgétaire avant dons et privatisations de -11 515 MDt, soit 6,6% du PIB, contre un déficit de -12 288 MDt prévu dans la Loi de Finances Rectificative de 2023, représentant 7,8% du PIB. À fin juin 2024, l’encours de la dette publique a augmenté, en glissement annuel, de 13,5 milliards de dinars pour s’établir à 139,9 milliards de dinars.
Ce financement supplémentaire a effectivement trouvé son origine dans une augmentation de l’encours de la dette intérieure de 14 MdsDt à 65,1 MdsDt, alors que l’encours de la dette extérieure s’est rétracté de 6,2 MdsDt à 74,8 MdsDt, dénotant des difficultés grandissantes d’accès au marché international.