TUNIS – UNIVERSNEWS C’est pour la première fois de l’histoire que le sujet soit débattu dans les médias. Ce sont les fameuses pratiques de TLS en matière de frais de traitement des visas. Tout le monde en souffre mais personne n’en parle ! Cette fois-ci l’initiative émane de l’Organisation Tunisienne pour Informer le Consommateur (OTIC). Par le biais de son président, Lotfi Riahi, a fait savoir, dans son interview accordée à Universnews, que l’Organisation a réagi après avoir reçu plusieurs plaintes de la part des gens ayant déposé des demandes de visas auprès de TLS, le prestataire officiel pour la collecte des demandes de visas pour Schengen.
Des correspondances ont été d’ailleurs adressées au ministre du Commerce, au Conseil de la concurrence et à l’instance nationale de protection des données à caractère personnel pour qu’ils interviennent immédiatement et mettre un terme aux pratiques de cet organisme en matière de frais de traitement des visas. Selon l’OTIC, les frais exigés par TLS sont devenus une charge lourde et injustifiée pour les demandeurs de visa, ce qui nécessite l’imposition d’un prix clair et juste ne dépassant pas 50 dinars par demande, conformément aux dispositions de la loi n° 36 de 2015 relative à la concurrence et aux prix.
L’organisation souligne en outre que le chapitre 3 de cette loi stipule l’exclusion des services de base du système de liberté des prix, notamment dans les secteurs souffrant de monopole de marché ou de difficultés d’approvisionnement. Le chapitre 4 de la même loi autorise également le ministre en charge, qui est celui du Commerce à prendre des mesures temporaires pour faire face à des augmentations excessives dans des situations exceptionnelles à condition que ces mesures soient limitées dans le temps et n’excèdent pas six mois.
L’OTIC a également souligné que ces pratiques soulèvent de profondes questions sur la faisabilité de procédures de privatisation directement liées à la souveraineté des États, avant d’expliquer que l’’octroi de visas est une compétence souveraine des États, mais la répartition du processus de demande de visa entre les consulats et les entreprises privées a ouvert la voie à des entreprises comme « TLS » pour exploiter cette activité et s’enrichir illégalement. Selon ce modèle, les consulats conservent le pouvoir de prendre des décisions concernant l’octroi ou non des visas, tandis que des entreprises privées se voient confier les tâches d’accueil des demandeurs de visa, de collecte des dossiers et de transfert de ceux-ci. Ce modèle cupide, devenu mondial, génère d’énormes gains injustifiés.
Dans ce contexte, TLS gère à lui seul, 150 centres internationaux, traitant annuellement environ 4 millions de demandes de visa. Les bénéfices de l’entreprise ont atteint des niveaux très importantes, ce qui soulève des questions sur la mesure dans laquelle ces bénéfices sont conformes aux lois locales visant à protéger les consommateurs.
A cet effet, l’organisation préconise la nécessité d’appliquer le principe de réciprocité entre les pays, en révisant les accords qui permettent aux entreprises privées de contrôler des opérations sensibles telles que le traitement des visas et des données personnelles des individus, appelant ainsi l’instance nationale de protection des données à caractère personnel à une intervention urgente.
Selon l’OTIC, la Tunisie, en tant qu’État souverain, doit également mettre fin aux mesures coloniales qui sont vouées à la politique de pillage des peuples et qui privent les citoyens de leur droit à un traitement juste, transparent et non préjudiciable de leurs ressources financières.
La poursuite de ces politiques injustes reflète un déséquilibre dans les relations internationales et conduit à une perte de confiance entre le pays et le peuple. Compte tenu de la gravité de la présence de telles sociétés dans notre pays, l’OTIC appelle à soumettre la société « TLS » à un contrôle approfondi qui comprend les aspects financiers et administratifs pour assurer le respect des lois et protéger les droits des citoyens, notamment le décret n°14 de 1961, puisque son activité est commerciale.
L’Organisation a en outre noté que les activités de services commerciales et non commerciales doivent être l’apanage exclusif des Tunisiens avant de négocier sa libéralisation. L’échec de l’organisation des activités de services par le Conseil national des services créé depuis 2006, a permis à de nombreuses parties suspectes d’opérer dans des domaines qui touchent à la sécurité nationale.
L’OTIC a également appelé à l’activation des textes juridiques relatifs à la concurrence et aux prix, notamment les chapitres 3, 4, 5 et 15 de la loi sur la concurrence et les prix. La poursuite de ces pratiques sans surveillance stricte a inévitablement détérioré la confiance des citoyens dans le système économique et juridique.
Selon l’organisation, toutes les parties concernées à prendre des mesures urgentes pour garantir la transparence et la justice dans ce secteur vital, tout en soulignant la nécessité de lutter fermement contre ces pratiques qui humilient la dignité de ses citoyens.