- La Tunisie a, non seulement, la pression fiscale la plus élevé de toute l’Afrique mais aussi une pression fiscale équivalente à celle des pays de l’OCDE
- Les entreprises qui supportent réellement la charge fiscale en Tunisie sont taxées à un taux beaucoup plus élevé
- Les entreprises étrangères sont conscientes du fait que moins d’impôts leur permettra d’investir dans de nouveaux projets et d’être plus compétitives
- Une politique fiscale allégée devrait permettre d’attirer de nouvelles entreprises étrangères comme c’est le cas dans d’autres pays qui sont en train de revoir leur politique fiscale
Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – Dans une déclaration à Universnews, le Secrétaire Général de la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française (CCITF), Mohamed Louzir a annoncé que le dernier baromètre réalisé par la Chambre sur l’impact de la conjoncture économique sur les performances des entreprises tuniso-françaises, a révélé qu’en Tunisie, la pression fiscale se présente comme étant le principal élément qui peut traîner et tirer vers le bas la croissance des entreprises tuniso-françaises : «Il s’agit certes d’un constat très important mais qui n’est pas surprenant puisque la pression fiscale en Tunisie a dépassé les 35%, ce qui est considéré comme étant le taux le plus fort de toute l’Afrique. », a-t-il assuré.
Mohamed Louzir a, dans le même contexte, précisé que la Tunisie a, non seulement, la pression fiscale la plus élevé de toute l’Afrique mais aussi une pression fiscale équivalente à celle des pays de l’OCDE : «Cette pression est encore très forte surtout lorsqu’on considère que dans les pays de l’OCDE l’informel est moins important qu’en Tunisie et cela signifie que les entreprises qui supportent réellement la charge fiscale en Tunisie sont taxées à un taux beaucoup plus élevé», a-t-il assuré.
Face à ce constat, le président de la CCITF se dit qu’il comprend parfaitement que d’un côté, l’Etat a le souci d’un budget à rééquilibrer mais, de l’autre côté, si on veut trop tirer sur l’impôt, on risque d’arriver à l’effet inverse de celui escompté.
Mohamed Louzir a en outre indiqué que les entreprises étrangères sont déjà conscientes du fait que moins d’impôts leur permettra de se développer davantage, d’investir dans de nouveaux projets et d’être plus compétitives à l’échelle nationale qu’internationale.
Il a en outre estimé qu’une politique fiscale allégée devrait également permettre d’attirer de nouvelles entreprises étrangères à investir en Tunisie, citant le cas du Maroc qui est en train d’alléger la charge fiscale sur les entreprises étrangères dans l’objectif de les inciter à y investir. Et il n’y a pas que le Maroc. Plusieurs autres pays sont en train de revoir leur politique fiscale.
Le président de la CCITF a recommandé à ce propos mettre en place une imposition fiscale équitable et à instaurer le principe d’égalité des contribuables devant la loi fiscale, tout en reconnaissant qu’une imposition à 0 ne marche pas.
Interrogé sur les propositions de la CCITF, Mohamed Louzir a annoncé que la Chambre est train de pousser à aller de l’avant et de faire le maximum de communication pour rassurer et attirer les investisseurs locaux et internationaux à investir en Tunisie car c’est l’investissement qui créé la richesse et fait accroitre les revenus, selon ce qu’il a dit.
Selon un document récent de l’OCDE, le ratio impôts/PIB en Tunisie a augmenté d’un point de pourcentage entre 2021 et 2022, passant de 32.5 % en 2021 à 33.5 % en 2022. Ainsi, depuis 2000, le ratio impôts/PIB le plus élevé en Tunisie était de 33.5 % en 2022, et le ratio le plus bas était de 23 % en 2004.