Tunis, UNIVERSNEWS (CULT) – Qui dit ‘‘malouf’’, ce type particulier de la musique arabo andalouse, dit Testour et Bizerte, deux villes ayant à un moment donné accueilli les réfugiés andalous chassés par les chrétiens d’Espagne, ignorant que Kairouan est également un des trois berceaux de cette musique en Tunisie et que le musicien Ziryab, expatrié de Baghdâd, aux environs de 830, y a séjourné durant une bonne période avant de s’installer à Cordoue en Espagne où il a fondé la première école de musique andalouse.
C’est dans ce cadre qu’un groupe de musiciens kairouanais de l’association ‘‘Ranim’’ des arts de Kairouan avec l’appui de la direction régionale relevant du ministère des affaires culturelles, a eu l’idée d’organiser la première édition du malouf, sous le thème ‘’ Rasd Al kiouf mina al malouf’’ (رصد الكيوف من المالوف), avec une participation libyenne et une autre algérienne dans l’attente de l’élargir, à partir de la deuxième édition, par des professionnels (musiciens, conférenciers artisans…) marocains et espagnols pour en faire un festival d’envergure maghrébine ou méditerranéenne.
Au rythme de Alif y a sultan
C’est dans un très beau musée de tapis dans l’ancienne médina de Kairouan qu’un point de presse à l’attention des représentants des médias de la région a été organisé, hier dimanche 9 février 2025. Le directeur du festival le musicien Hatem Derbel, le délégué régional de la culture Imed Mediouni ont tour à tour fourni d’amples détails sur les différents paragraphes du programme de cette manifestation qui aura lieu dans des espaces historiques, dans le but de faire mieux connaitre ces endroits à l’instar des Zaouias, de Sidi Ben Khoud et de Sidi Abid Ghariani, et du Musée national des arts islamiques de Raggada.
Ce festival intitulé ‘‘Asmaane’’ dont le coup d’envoi sera donné le 21 du mois courant et qui s’étendra sur quatre jours, s’intéresse au patrimoine immatériel. Il comportera notamment des ateliers de formation, des colloques, des expositions et des représentations musicales ayant rapport avec la musique andalouse maghrébine en général et tunisienne en particulier.
La cérémonie d’ouverture sera marquée par l’organisation d’une entrée (Dakhla) de la troupe ‘‘d’El Issaouiya’’ de Kairouan et rendra à l’occasion hommage aux cheikhs du malouf Kairouannais, Hfaïedh Bchir, les frères Hammouda et Ahmed Zarga, Ziad Gharsa et Hamida Hlioui.
Au cours de la deuxième journée de ce festival, les participants assisteront à un colloque intitulé ‘‘le malouf, héritage du patrimoine’’ que présentera le professeur Ali Sayari, à Sidi Abid Ghariani suivi de deux ateliers consacrés aux instruments ‘‘le rabab et le Oud’’, qu’animeront respectivement les musiciens Hichem Chichti et Ziad Gharsa et d’une représentation musicale qu’égayera la troupe de musique ‘‘Jouk de Sousse’’.
Colloque scientifique
La troisième journée sera quant à elle réservée à un colloque scientifique sous le thème ‘‘le malouf, composition et poèmes’’ que présentera le Libyen Ahmed Daoub, à Sidi Abid Ghariani, et à un atelier de formation sur ‘‘l’oud arbi’’ qui sera encadré par Dhiaa Meknin, suivi d’une soirée musicale de ‘‘Nadi al Acil’’ de Sfax.
Ce rendez-vous sera clôturé par l’organisation d’une table-ronde sous le thème ‘‘le rôle de la musique dans le développement touristique’’ qui sera animée par le directeur régional des affaires culturelles et touristiques et le représentant de l’Institut national du patrimoine et d’une soirée musicale qu’animera, à l’occasion, la troupe ‘‘Dar Gharnatia’’ de Kliaa en Algérie.
Rappelons que malgré la participation du ministère des affaires culturelles, la commune de Kairouan et de certaines entreprises de la région, le budget alloué à cette manifestation n’a pas dépassé les 50.000 dinars !!!
A la fin de ce rendez-vous, les organisateurs de cette manifestation, les représentants des différents médias et les musiciens présents ont vibré au rythme du malouf en interprétant ensemble ‘‘Alif ya Soltani’’. (Néji Khammari)