
Tunis, UNIVERSNEWS (Environnement) – « C’est un endroit tellement beau et inspirant. Mais il y a des décharges d’égouts dans la mer et je ne peux pas m’empêcher de me demander si on y est en sécurité », se désole Moncef, un habitant de Raoued. Pour les habitants, le problème de la pollution devient pesant : les canalisations des eaux usées qui courent le long du littoral (quelle idée de les aménager à proximité de la mer !) sont à découvert depuis plusieurs mois du fait de l’avancée de la mer.
La plage de Raoued est plus que menacée. Une canalisation avec un diamètre pareil ne peut être qu’un égout, disent-ils. Au vu de tous les déchets qui ont infecté la mer, les habitants ont saisi les autorités compétentes pour stopper cette atteinte à l’environnement. Associations, députés, et citoyens se sont mobilisés pour sauver ce littoral et pour que cette côte ne disparaisse pas. Ces canalisations des eaux usées sont endommagées et se déversent directement dans l’eau tandis que d’autres menacent de se rompre entraînant une pollution marine avec des conséquences environnementales et surtout sanitaires.

Des milliers de mètres cubes d’eaux usées sont rejetés à la mer sans être suffisamment traités, a indiqué Issam Mansouri, un des membres du conseil local de Raoued. Il s’agit des eaux usées venant de la station d’épuration de Choutrana à l’Ariana, la plus importante du Grand-Tunis
Et l’odeur ne trompe pas : l’eau qui s’écoule ici n’est quasiment pas traitée. La station d’épuration de Choutrana est défaillante. Selon l’Office national de l’assainissement (ONAS), des travaux sont en cours sur les deux bassins de la station pour rénover l’équipement. Les citoyens avaient remarqué la dégradation de la qualité des eaux.
Néji Nfidh, membre du conseil local de Raoued, est conscient de la pollution de la mer. « Autant de menaces pour les poissons et la biodiversité » dit-il. Pourtant, l’ONAS a éloigné le rejet au moyen d’un émissaire en mer il y a 4 ans. Mais nous constatons aujourd’hui avec regret le retour de déversement des eaux usées, précise-t-il. Le ministre de l’environnement, Habib Obeid, s’est déplacé sur le terrain. Il a reconnu l’existence de dysfonctionnement au niveau de la station d’épuration de Choutrana, affirmant que les réparations étaient en cours. Il a également pointé du doigt les constructions illégales et les raccordements anarchiques au niveau de la station qui ont impacté la qualité des eaux de baignade. Le Ministre s’est engagé à résoudre cette situation de manière définitive, assurant que des mesures concrètes seraient mises en place pour restaurer la situation (M.S)