La Banque Centrale de Tunisie vient de publier son rapport sur les évolutions économiques et monétaires et les perspectives à moyen terme, qui revient sur les principaux indicateurs de la conjoncture économique en Tunisie, dans un contexte international marqué par la modération du rythme de croissance, qui trouve ses origines dans un environnement moins porteur caractérisé par une montée des incertitudes associées aux craintes d’une guerre commerciale.
Le rapport note également, le léger rebond de l’inflation dans le monde, tout en demeurant à des niveaux relativement faibles, au cours du premier trimestre de l’année 2019, tirée principalement par le redressement des prix de l’énergie.
Sur le plan national, le rapport revient sur la quasi-stagnation du PIB au 1er trimestre de 2019, soit un taux de croissance en V.T de 0,1% au prix de l’année précédente (+1,1% en glissement annuel). Cette évolution a d’un côté été soutenue, notamment, par les services marchands (+0,3pp), le secteur de l’agriculture et de la pêche (+0,2pp) et à un moindre degré, par l’ensemble des industries non manufacturières (+0,1pp). L’évolution défavorable des industries manufacturières (-0,2pp) et des impôts nets de subvention (-0,5pp) a toutefois tiré la croissance globale du PIB vers le bas.
Le déficit commercial (FOB-CAF) s’est élevé, au terme des quatre premiers mois, à 6,3 milliards de dinars contre 5,1 milliards un an auparavant, et s’est ressenti, d’une part, du repli plus important des exportations en volume que des importations (-2,7% contre -2%), et d’autre part, du renchérissement plus marquant des prix à l’import (21,1% contre 19,7% des prix à l’export).
La BCT souligne par ailleurs, l’apaisement de l’inflation, en avril 2019, pour s’établir à 6,9% (en G.A) à la faveur de la décélération des prix des produits alimentaires frais, notamment. L’inflation sous-jacente « hors produits alimentaires frais et administrés » s’est maintenue à son niveau du mois précédent, soit 7,6% en glissement annuel. En perspective, l’inflation devrait s’atténuer graduellement, tout en demeurant à des niveaux élevés. Les récentes prévisions tablent sur un taux d’inflation moyen de 7% en 2019 et 6,7% en 2020, après 7,3% en 2018.
D’autre part, et malgré le maintien des pressions sur les réserves de change, le dinar s’est apprécié vis-à-vis aussi bien de l’Euro que du dollar sur la période récente.
Les besoin de liquidité des banques ont légèrement augmenté, en avril 2019, de 102 MDT par rapport à mars dernier. En outre, le TMM dudit mois ressort à 7,86%, après 7,90% un mois auparavant.