
Tunis, UNIVERSNEWS (Tourisme) – Les agences de voyages voient leur rôle central d’intermédiaires s’éroder en Tunisie avec l’apparition de solutions de rechange à leurs services. La concurrence émanant des nouveaux distributeurs, dont la plupart appartiennent au monde des technologies et de l’informatique, met en lumière la faiblesse structurelle de l’agence de voyages qui ne possède habituellement pas une capacité organisationnelle ni une capacité financière équivalente.
Le morcellement observé dans le secteur des agences de voyages, composé en grande partie de petites entreprises, fait en sorte que celles-ci ne sont pas en mesure de se lancer seules dans l’acquisition de nouvelles technologies rendant possible l’offre de nouveaux services à leur clientèle. Plusieurs agences, en particulier les plus petites, accusent des lacunes en matière de marketing. Elles n’utilisent pas d’outils modernes de marketing, comme les bases de données informatisées, pour connaître les préférences de leurs clients.
Sami Ben Saïdane, Vice-Président de la Fédération tunisienne des agences de voyages estime que le décrochage structurel des voyages à forfait devait sonner comme un avertissement pour la profession. Il a fini par faire éclater le modèle économique des intermédiaires. « Les plateformes en ligne comme Booking.com ou Expedia, très présentes sur le marché tunisien, sont directement accessibles par les voyageurs. Ces derniers peuvent rechercher et réserver des vols, des hôtels et d’autres services touristiques sans nécessairement passer par une agence de voyages. Le résultat, les agences de voyages agissant dans la billetterie aérienne, sont en difficulté et ne sont pas en mesure de s’acquitter auprès de l’IATA (l’Association du transport aérien international,) qui collecte les recettes des billets d’avion pour le compte des compagnies aériennes ».
L’internet et le boom des agences virtuelles !
L’Internet n’est pas la seule technologie qui représente une menace de substitution pour les agences de voyages. Pensons seulement à la billetterie électronique ou aux kiosques électroniques dans les aéroports, les halls d’hôtel ou les bureaux d’information touristique, qui permettent aux clients d’effectuer eux-mêmes certaines opérations comme s’enregistrer dans un hôtel, acheter un billet d’avion, recevoir de l’information sur une destination… Ce phénomène facilite l’arrivée de nouveaux arrivants dans l’industrie. Certains de ces nouveaux joueurs, par exemple les agences virtuelles, apportent une nouvelle offre concurrentielle qui constitue une menace pour les agences traditionnelles. Les agents de voyages n’ont plus de choix : s’adapter aux mutations du marché ou disparaître.
L’agence de voyages de demain sera celle qui aura réussi à se transformer en s’adaptant à un marché tout aussi dynamique qu’exigeant. Elle sera celle qui aura été en mesure de gérer le changement tout en s’adaptant à un environnement en mouvance. Les agences de voyages doivent affronter en même temps trois types de menaces : la diminution de leurs revenus, la diminution du volume d’activités et la désintermédiation. L’intensité de la concurrence dans l’industrie du voyage a amené les fournisseurs -en particulier les lignes aériennes– à baisser leurs prix et à réduire et plafonner les commissions versées aux agences de voyages. Ces deux mesures se répercutent directement sur le niveau des revenus des agences de voyages. La diminution du volume d’activités par agence s’explique par un certain nombre de facteurs, notamment la hausse des ventes directes, la performance accrue de certains concurrents grâce à l’automatisation de leurs services et la venue de nouveaux joueurs dans l’industrie. Résultat : la perte de compétitivité. (M.S)