- Un retour dangereux de la dictature et une atteinte grave au processus démocratique…
- En cas de vote de l’amendement, NK songerait à lancer un mot d’ordre pour un report des voix au profit d’Abir Moussi et du PDL
Suite à la présentation du projet d’amendement de la loi électorale par le parti du gouvernement, Tahya Tounès, en vue d’interdire aux candidats et aux partis issus des associations de se présenter en tant que candidats aux prochaines élections législatives et présidentielles, le service de communication de Nabil Karoui a rendu public, hier mardi 11 juin 2019, un communiqué dans lequel il fustige l’idée même dudit projet d’amendement.
Pour Nabil Karoui, il s’agit d’une «tentative frénétique du bloc parlementaire du gouvernement, de son parti «Tahya Tounes» et de ses alliés, pour imposer le passage en force des amendements de la loi électorale. Il s’agit là, d’un indicateur dangereux du retour clair de la dictature, et une atteinte grave au processus démocratique… ».
Le même communiqué fait ressortir trois points qu’il faut bannir. Il estime que les propositions d’amendements « interviennent à 40 jours de la date de dépôts des listes électorales, transgressant ainsi, toutes les conventions internationales ainsi que les normes démocratiques. Il s’agit là d’un acte prémédité qui vise un candidat bien précis… ».
En second lieu, il relève les pressions exercées sur les différents instituts de sondage après « la montée exceptionnelle du candidat Nabil Karoui ainsi que l’instauration d’un climat de tension au sein de l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE), qui a réussi à inscrire plus d’un million et demi de nouveaux électeurs, sans oublier l’exploitation de l’appareil de l’Etat et de ses ressources à des fins partisanes, et la mainmise sur les médias.
Le même communiqué, précise, en conclusion, que face à cette situation dangereuse, un appel est lancé au grand public ainsi qu’à toutes les forces démocratiques et progressistes à se lever contre cette tentative qui porte atteinte au processus électoral, en particulier, et au processus démocratique en général. L’appel est lancé, également, à toutes les forces vives du pays à « exprimer leur indignation quant à cette tentative et de se préparer à défendre la démocratie naissante contre toutes les tentatives de retour à la dictature…».
Or, nonobstant le contenu de ce communiqué émanant de l’équipe Nabil Karoui qui essaie, logiquement de se défendre puisqu’il est le premier concerné, certaines remarques s’imposent.
En présentant le projet de loi en ce moment précis dans un timing inadéquat pour le processus démocratique, le gouvernement et Tahya Tounès – qui ne font qu’un – démontrent qu’ils se sont sentis menacés tout en laissant croire que sans la montée fulgurante de Nabil Karoui, ils auraient été « tranquilles » pour remporter le prochain scrutin.
Or, ceci n’est pas le cas dans la mesure où Tahya Tounès traîne dans les sondages et il est devancé allègrement par Ennahdha, le PDL et bien d’autres alors que Youssef Chahed est devancé par plusieurs autres candidats à la présidentielle.
Autrement dit, Tahya Tounès et le chef du gouvernement voudraient tromper l’opinion publique en se comportant comme étant les rivaux potentiels de Nabil Karoui et son équipe
Pire encore ! Par leur volonté de faire un passage en force à l’ARP, le gouvernement et son parti pourraient aboutir au résultat contraire à celui escompté. En effet, selon des bruits de coulisse, au cas où le projet d’amendement venait à passer barrant la route à la candidature de Nabil Karoui, ce dernier aurait, certainement, une réaction pouvant aller jusqu’à u un appel pour le report des voix qui lui sont destinés sur un autre parti et un autre leader qui seraient, dans le cas d’espèce Abir Moussi et le Parti destourien libre (PDL) qui enregistreraient, alors, un raz-de marée significatif.
En tout état de cause, la situation est complexe et le paysage politique et partisan présente plusieurs équations à plusieurs inconnues, ce qui exige une approche autrement plus sereine et une analyse objective des nouvelles donnes avant de prendre des décisions qui peuvent s’avérer impulsives et improductives.