- Le parti islamiste a profité de l’argent des associations, mais défie : Prouvez-le !
Au moment où l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) discute du projet d’amendement de la loi électorale déposé par le parti du gouvernement, Tahya Tounès, en vue d’interdire aux candidats et aux partis issus des associations ou disposant d’un support médiatique de se présenter en tant que candidats aux prochaines élections législatives et présidentielles, le débat continue faisant ressortir des points de vue divergents sur la question
Il était intéressant, donc, de suivre le plateau de Midi Show sue les ondes de Mosaïque Fm, aujourd’hui mercredi 12 juin 2019, réunissant trois députés, à savoir Noureddine Arbaoui d’Ennahdha, Mohamed Fadhel Ben Omrane de Nidaa et Karim Helali de Tahya Tounès.
Il ressort du débat un soutien inconditionnel frisant le suivisme aveugle de ce que fait et propose La Kasbah par le représentant de Tahya Tounès, Karim Helali qui s’avère être un porte-parole acharné du parti du gouvernement. Pour lui, « au vu de la gravité des entorses commises par Nabil Karoui, il est permis de lui barrer la route, même après la 92ème minuté du jeu, car dans le cas d’espèce, la priorité est au respect de l’esprit des lois afin préserver le processus démocratique… ».
Prenant la parole, Noureddine Arbaoui d’Ennahdha appuie son collègue, Karim Helali en estimant qu’on peut changer les règles du jeu à n’importe quel moment tant que l’intention étant la faire respecter des priorités autrement plus importantes.
Quant Mohamed Fadhel Ben Omrane de Nidaa Tounès, a indiqué qu’il est pour sur le fond, mais qu’il est entièrement contre sur le plan de la forme et du timing choisi clairement et taillé sur mesure pour écarter une personne, à savoir Nabil Karoui parce qu’il devient un personnage génant pour le « système ».
Ben Omrane a évoqué le volet de l’exploitation des outils de l’Etat pour créer un parti ou pour faire sa campagne électorale donnant un exemple concret d’un haut cadre de l’administration qui néglige son travail pour s’occuper des activités de Tahya Tounès.
Qu’à cela ne tienne. Karim Helali dément sans connaissance de cause et dit en substance : « vous n’avez qu’à prouver les éventuels abus du genre et en aviser l’ISIE, sachant pertinemment que de telles procédures prendraient un temps et qu’elles sont généralement, très difficiles à faire aboutir.
Pour sa part, M. Arabaoui, dont le parti islamiste est passé maître dans les offrandes des « couffins » et des « moutons » sans oublier les centaines d’associations caritatives qui servent de soupape et de bailleurs de fonds occultes déguisés et impossibles à démasquer. Des associations qui se comptent par centaines voire milliers, mais que personne ne peut prétendre mettre à nu tellement leurs rouages sont complexes. Sachant que le parti islamiste est le champion de l’expression : « apportez votre preuve irréfutable ou allez voir la justice… »
Autrement dit, Nabil Karoui est en train de faire, aujourd’hui, publiquement, ce qu’Ennahdha a toujours fait d’une manière déguisée.
En tout état de cause, ces amendements passeront ou ne passeront pas, rien ne sera plus comme avant, sachant que le gouvernement et Tahya Tounès ne semblent avoir retenu les leçons d’un passé tout récent dans le sens où Nabil Karoui a fait une entrée fracassante en politique et chambardé tous les résultats des sondages en sa faveur après le passage en force de l’Etat qui lui a fermé pendant deux jours la chaîne Nessma TV.
C’est dire qu’une loi, cousue main sur mesure, pour l’empêcher d’être candidat aux élections, ne peut qu’avoir l’effet contraire à celui escompté. A bon entendeur Salut !…