
Tunis, UNIVEERSNEWS (Justice) – Après un silence qui n’a que trop duré, l’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) vient de rendre public une déclaration qui peut être considérée comme un tournant dans l’approche de l’ordre envers le pouvoir politique et les affaires publiques du pays depuis l’accession de Hatem Mziou à la présidence. Cette déclaration faisait suite au procès de plusieurs avocats et militants politiques pour ce qui est considéré par l’ONAT comme « l’expression d’opinions et d’idées ». Il a estimé que ces procès avaient été entachés de « nombreuses violations procédurales graves qui ont porté atteinte à l’État de droit et aux fondements d’un procès équitable ».
Après avoir rappelé la mission de l’avocat est de « défendre les droits et les libertés », le communiqué a affirmé que l’ONAT « condamne les violations procédurales et légales » et « l’atteinte au droit à la défense ». La déclaration condamne, entre autres, les « restrictions au droit de visite et de contrôle, ainsi que la limitation du nombre d’avocats présents », estimant qu’elles constituent « une grave déviation du processus judiciaire en l’absence des conditions nécessaires à un pouvoir judiciaire indépendant et impartial ». Un point marquant, qui peut être considéré comme la pierre angulaire de la déclaration du Conseil de l’Autorité, est son appel à « créer la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature ».