
• Une mesure qui propulse la Tunisie parmi les pays les plus lourdement taxés devant la Jordanie (20 %) ou encore l’Égypte et les EAU (10 %)
• Une manœuvre géopolitique, voire un avertissement aux pays n’ayant pas encore renégocié leurs accords commerciaux avec Washington
• Entre résilience économique, diversification des partenaires et nécessaire adaptation, le pays est face à un tournant stratégique
TUNIS-UNIVERSNEWS- Coup de tonnerre dans les relations tuniso-américaines : dans une lettre officielle datée du 7 juillet 2025, adressée au président Kaïs Saïed, le président américain Donald Trump annonce la mise en place d’un droit de douane de 25 % sur l’ensemble des produits en provenance de Tunisie, à compter du 1er août prochain. Une mesure qui propulse la Tunisie parmi les pays les plus lourdement taxés par l’administration américaine, devant la Jordanie (20 %) ou encore l’Égypte et les Émirats arabes unis (10 %).
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une stratégie protectionniste assumée par la Maison-Blanche, justifiée par la nécessité de « rétablir l’équilibre dans les relations commerciales » et de corriger un déficit jugé trop élevé avec certains partenaires. Dans sa lettre, Donald Trump déplore une relation « loin d’être réciproque » avec la Tunisie, dénonçant les barrières tarifaires et non tarifaires imposées par cette dernière.
• Un impact direct sur les exportations tunisiennes
Les secteurs tunisiens les plus exposés —textile, agroalimentaire, industries mécaniques et électriques— redoutent un effet domino. Cette surtaxation alourdirait considérablement le coût d’entrée des produits tunisiens sur le marché américain, affaiblissant leur compétitivité face à d’autres producteurs mondiaux. Des répercussions immédiates sont attendues sur les commandes, les prix et les parts de marché.
• Washington met la pression, mais tend la main
Tout en annonçant ces mesures coercitives, les États-Unis laissent la porte ouverte à une sortie de crise. Washington invite les entreprises tunisiennes à investir directement aux États-Unis, avec la promesse d’une levée des taxes sur les produits fabriqués localement. L’administration américaine assure être disposée à faciliter les procédures pour accélérer l’implantation d’investissements tunisiens sur son sol.
De plus, tout relèvement futur des droits de douane appliqués par Tunis entraînera une augmentation automatique du taux américain au-delà des 25 % annoncés.
• Une décision plus politique qu’économique ?
Derrière cette décision, certains analystes voient une manœuvre géopolitique, voire un avertissement aux pays n’ayant pas encore renégocié leurs accords commerciaux avec Washington. D’autres y décèlent un signal adressé à la Tunisie, qui renforce progressivement ses liens économiques avec d’autres blocs concurrents, notamment en Asie.
• Quel avenir pour la Tunisie ?
Dans un climat mondial tendu, où les logiques unilatérales dominent les règles multilatérales du commerce, cette mesure pourrait contraindre la Tunisie à repenser sa stratégie d’insertion internationale. Entre résilience économique, diversification des partenaires et nécessaire adaptation, le pays est face à un tournant stratégique.