
Tunis, UNIVERSNEWS (Environnement) – Le ministère de l’Environnement a exprimé sa profonde préoccupation face à ce qu’il a qualifié de « mesure imprudente », après qu’une organisation de jeunes locale a relâché 72 cobras dans la réserve de Wadi al-Nakha à Derna. En effet, le lâcher des serpents a été effectué sans coordination préalable avec les autorités officielles ni présentation d’études scientifiques pour évaluer l’impact environnemental. Le ministère a déclaré dans un communiqué de presse que l’opération réalisée par l’organisation juvénile « Al-Hayat » a été effectuée sans consultation des autorités compétentes et sans études approuvées pour évaluer l’impact environnemental, ce qui constitue, selon le ministère, un danger pour l’équilibre naturel au sein de la réserve, ainsi que des répercussions sociales et psychologiques potentielles sur les habitants de la région environnante.
Le ministère a salué « l’enthousiasme des jeunes et leur foi en la cause de la protection de l’environnement », tout en soulignant que les initiatives environnementales ne peuvent pas se fonder uniquement sur de bonnes intentions, mais doivent reposer sur des « bases scientifiques claires », surtout lors de la libération d’animaux prédateurs pouvant affecter la chaîne alimentaire et la biodiversité existante. Le ministère a confirmé que la restauration de l’équilibre naturel dans tout écosystème ne peut pas être réalisée en introduisant directement un prédateur, sans effectuer une évaluation complète incluant l’analyse de l’écosystème existant dans la réserve, l’évaluation de l’équilibre alimentaire entre les espèces, l’étude des risques de perturbation de la biodiversité locale et la prise en compte des impacts sociaux et psychologiques sur les populations.
À la lumière de ces développements, le ministère de l’Environnement a appelé à une coopération urgente avec les institutions académiques et de recherche pour élaborer un plan d’évaluation et de containment rapide. Il a également souligné la nécessité de ne pas répéter de telles actions à l’avenir, sauf si elles sont supervisées scientifiquement et approuvées par les autorités environnementales compétentes.
Le communiqué a conclu par un appel clair aux habitants locaux et aux institutions civiles à « ne pas toucher ou tuer tout être vivant à l’intérieur de la réserve » sans coordination avec le ministère, en affirmant que « l’environnement n’est pas protégé uniquement par les émotions, mais par la science, la planification et le partenariat institutionnel ». Le ministère a également renouvelé son appel à renforcer le partenariat entre la société civile et les institutions scientifiques afin de protéger la biodiversité en Libye et de préserver l’héritage naturel pour les générations futures. (M.S)