
Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a tranché : le taux directeur est maintenu à 7,5 %, malgré la baisse récente de l’inflation. Ce choix, hautement symbolique, traduit une volonté de prudence dans un contexte économique et géopolitique encore instable.
L’inflation, longtemps au-dessus de 8 %, est redescendue autour de 5–6 %. Un progrès notable, mais jugé encore fragile. «La désinflation doit s’ancrer durablement avant d’envisager un assouplissement», souligne un économiste tunisien. En clair, la BCT ne veut pas précipiter une baisse de taux qui pourrait relancer les pressions inflationnistes.
Une économie en équilibre instable
Les indicateurs macroéconomiques envoient des signaux contradictoires :
- Dynamisme de la demande intérieure et reprise de certains secteurs industriels.
- Déficit commercial et courant persistant, source de vulnérabilité externe.
- Réserves de change solides, assurant une relative stabilité financière.
La BCT choisit donc de maintenir son cap en attendant des signaux plus clairs.
Entreprises et ménages : impact direct
Le maintien du taux directeur signifie :
- Des taux d’intérêt bancaires élevés, freinant l’accès au crédit pour les ménages et les PME.
- Mais aussi une stabilité monétaire qui rassure les marchés et soutient la confiance des investisseurs.
La BCT joue l’équilibre entre soutenir l’économie réelle et préserver la stabilité des prix.
- Septembre : le mois de tous les scénarios
Dès la rentrée, une baisse du taux directeur pourrait être envisagée si :
- L’inflation poursuite son recul,
- Les équilibres extérieurs s’améliorent,
- Et la conjoncture internationale ne se détériore pas.
La BCT joue la carte de la prudence : maintenir un taux directeur élevé pour consolider la désinflation, tout en gardant la porte ouverte à un assouplissement monétaire à l’automne. Le message est clair : la stabilité avant tout, mais la croissance n’est pas oubliée.