«Finalement, Youssef Chahed, le chef du gouvernement, s’est prononcé et a prononcé la phrase que tout le monde attendait depuis des mois : ‘Oui je suis candidat à l’élection présidentielle. Je ne suis pas l’oiseau rare dont certains parlent et je suis fier de l’opportunité et de la chance que le président feu Béji Caïd Essebsi m’a offertes pour servir mon pays en tant que chef de gouvernement et pour me porter candidat à l’élection présidentielle prévue le 15 septembre prochain».
C’est là un paragraphe publié par notre confrère La Presse dans sa livraison d’aujourd’hui vendredi 2 août 2019 en reproduisant entre guillemets, dont théoriquement textuellement, les propos de Youssef Chahed, chef du gouvernement dans son interview accordée à la chaîne nationale de télévision, Hannibal TV et Shems Fm.
Or, en repassant l’interview, on a la certitude qu’il n’a jamais dit ça. Au contraire, il a insisté à ne pas se prononcer sur cette question de candidature, car il «était là en tant que chef de gouvernement » selon ses propres termes.
Comment expliquer alors, cette version parue sur La presse ? De deux choses l’une. Ou bien, le journaliste a fait, lors de la transcription, un contresens, ce qui serait inadmissible voire invraisemblable car tout le monde sait que les journalistes de nuit à La presse sont des plus chevronnés sans oublier la veille assurée par le rédacteur en chef principal jusqu’à l’heure du bouclage.
Reste alors l’autre hypothèse consistant en une pratique ancienne selon laquelle les journaux de presse écrite dépendant du pouvoir reçoivent, à l’avance, les textes préconçus dans l’objectif de gagner du temps à cause des contraintes de distribution.
Alors, le texte paru sur La Presse avait-il été préparé et adressé par La Kasbah ou s’agit-il d’un autre phénomène que la rédaction du journal est appelée à éclaircir…
Noureddine HLAOUI