- « Notre devise est de tenir nos promesses ou du moins essayer d’y parvenir afin de redonner confiance aux Tunisiens… »
- « Plusieurs dépôts de candidature à la présidentielle relèvent de la mascarade… »
- « 3ich Tounsi ne fera jamais des alliances avec les partis au pouvoir parce qu’ils ont prouvé leur échec à gérer les affaires du pays… »
Sans précipitation, ni dispersion, le mouvement 3ich Tounsi prouve qu’il compte poursuivre selon la même démarche et la même cohérence conformément à sa charte signée par près d’un million de Tunisiens.
C’est ce qu’a confirmé Olfa Terras, co-fondatrice de 3ich Tounsi lors de son passage remarqué sur le plateau d’Al Hiwar Ettounsi avec Myriam Belkadhi
D’entrée, elle a réaffirmé sa décision de ne pas se présenter à l’élection présidentielle pour rester en homogénéité avec ses principes et ses promesses. « D’entrée, nous avons dit que notre mouvement vise les législatives avec l’espoir de se retrouver au parlement et l’idée de changer, un tant soit peu, les choses », a-t-elle précisé.
Et d’enchaîner : « Il est vrai que je ne parle pas trop et ne fais pas trop de sorties médiatiques, mais lorsque je parle, je dis quelque chose de sensé et logique ».
Elle a ajouté que si on veut changer le cours des choses, il faut se trouver à l’Assemblée des représentants du peuple car, même s’il est mal ficelé, le régime parlementaire demeure la base de toute action qui se veut efficace et utile et c’est là qu’on peut agir sur les lois et les réformes socioéconomiques.
« Notre devise est de tenir nos promesses ou du moins essayer d’y parvenir afin de redonner confiance aux Tunisiens. Car depuis 2011, nous visons dans un climat politique bâtard où tout se passe selon les intérêts et au gré des alliances. C’est le principe du « donnant-donnant » qui règne.
Et d’expliciter que plusieurs dossiers n’ont pas été solutionnés en citant, à titre d’exemple ceux des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, de l’appareil secret militaire secret, de l’affaire des bébés morts à La Rabta. « C’est une situation d’échec voire de paralysie qu’on est en train de vivre », avoue en substance Olfa Terras.
Revenant sur la présidentielle, Olfa Terras traite les dépôts de candidature comme étant une mascarade dans la mesure où les candidatures sont présentées sans la moindre crédibilité, ce qui porte un coup dur au prestige de l’Etat.
Quant à la participation de 3ich Tounsi aux législatives, elle confie que même s’il est difficile d’avoir la majorité de 109 siège à l’ARP, son mouvement a le mérité d’avoir bataillé pour cela et d’avoir essayé, et que même si ça ne marche pour cette fois-ci, il y aura eu un début et un socle sur lequel 3ich Tounsi va poursuivre son action.
Et de poursuivre que 3ich Tounsi n’est pas prêt à faire des alliances avec des parties qui ont prouvé leur échec à gérer les affaires du pays tout en ayant la main tendue à toute partie ou personne prête à parrainer les différents ponts de la charte du mouvement qui est, en quelque sorte, « notre ADN », à savoir la réalisation des réformes et, surtout, la guerre contre la corruption ».
Et d’ajouter que « la guerre contre la corruption ne consiste pas seulement à en parler, mais à agir efficacement pour y mettre un terme. Personnellement, je n’ai pas vu de guerre contre la corruption. Donc je ne m’allierai jamais avec les partis au pouvoir qui ont échoué. Je citerai Ennahdha, Tahya Tounès, Machrou3 et Nidaa… ».
Certains nous accusent d’être dans l’antisystème, mais ce n’est pas vrai. Disons, que nous faisons partie d’un autre système et œuvrerons à être conséquents avec nous-mêmes et avec tout ce que nous promettons.
« Il faut qu’on sache une fois pour toutes que contrairement à ce que certaines pages payées veulent faire propager, 3ich Tounsi ne travaille pas pour Olfa Terras, mais c’est la réciproque qui est vraie », a-t-elle martelé avant d’enchaîner, toute émue, qu’elle fait tout cela parce qu’elle aime la Tunisie.
« Les Tunisiens ne sont pas habitués à ce qu’un mouvement travaille pour eux, et le temps prouvera ce que nous disons ».
Revenant sur le régime politique, Olfa Terras a indiqué qu’il faut trancher quant à la nature de ce régime tout en affirmant que selon ses convictions elle opte pour le régime présidentiel, car il est illogique qu’un président de la République soit élu directement par le peuple et qu’il soit placé dans un petit coin à ne rien faire.
D’autre part, Olfa Terras, a tenu à affirmer que 3ich Tounsi n’a jamais évoqué la suppression des salaires des élus ou des ministres, car tout effort mérite salaire, mais on parlé de suppression des privilèges tout révisant la question de l’immunité parlementaire qui empêche de poursuivre certains corrompus, même si on est convaincu de leur implication.
Parlant du volet économique, la responsable de 3ich Tounsi a mis l’accent sur la nécessité de revoir le système économique, plus particulièrement pour l’économie parallèle, sachant que selon le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, plus cinq milliards de dinars « tournent » dans ce marche causant un manque terrible de recettes pour l’Etat.
« Sans oublier, ajoute t-elle, cette manie de faire profiter certaines grosses fortunes du régime forfaitaire comme c’est le cas de plusieurs commerces et autres tenanciers de restauration qui paient la même chose qu’un homologue à El Kabaria… ».
Concernant le système éducatif, Olfa Terras préconise des réformes dans le sens d’un meilleur épanouissement des élèves et des lycéens ainsi que le respect du facteur de l’employabilité des diplômes universitaires.
Et de conclure son intervention en assurant qu’elle n’est pas pour une libéralisation sauvage comme certains veulent le faire croire Mais qu’elle est contre la vente des entreprises publiques mais d’essayer de rectifier le tir .
Pour le mot de la fin, elle a précisé que 3ich Tounsi ne finance pas les listes pour les législatives, mais qu’elle les a aidés à se mettre sur les rails avant qu’elles volent pour leurs propres ailes. Et de terminer qu’elle « ne votera pour aucun candidat à la présidentielle qui soit issu de l’un des partis actuellement au pouvoir… ».
Noureddine HLAOUI