Le premier débat entre les candidats à l’élection présidentielle anticipée a au lieu, comme prévu, samedi soir du 7 septembre 2019 sur les différentes chaînes de télévision.
La première tranche du débat, envisagé sous forme de trois épisodes, a réuni huit candidats et a été dirigé par Asma Bettaïeb et Elyès Gharbi qui posaient leurs questions, élaborées par une équipe de journalistes et portant sur des thèmes faisant partie des prérogatives du futur président de la République. Que peut-on retenir de ce débat et comment peut-on l’évaluer ?
Les avis sont partagés. Les uns, positivistes, estiment qu’il s’agit d’une bonne expérience sur la voie de l’exercice de la démocratie dans le sens où plusieurs candidats acceptent de passer ce concours assimilé à un examen oral qui permet d’avoir une première idée sur chacun des postulants et sur ses manières de voir les devoirs et les priorités d’un président de la République.
A l’actif de cette émission, on citera cette sorte d’obligation pour les différents candidats de sortir le grand jeu parce qu’ils sont sûrs d’être regardés par un nombre considérables de Tunisiennes et de Tunisiens avec la chance ou le risque d’être bien ou mal notés par les citoyens.
Au passif de ce débat, c’est son ton terne et l’absence de tout rythme, sachant que la nature et la conception étaient faites pour éviter tout débordement passionnel et toute possibilité de clashes. Le show sera, probablement, présent avant le second tour lors des débats sous forme de duels entre les deux premiers classés.
En attendant, le débat d’hier soir, a donné lieu à des premiers constats. Tout d’abord, la bonne prestation d’Abir Moussi qui a prouvé, une fois de plus, sa maîtrise des dossiers qui l’attendent en cas de victoire et sachant avec certitude et conviction ses priorités et les approches qu’elle va suivre.
Le deuxième à avoir tiré son épingle du jeu est Mehdi Jomâa qui a acquis de la confiance en soi avec une clarté dans les idées.
Ensuite viennent les Mohamed Abbou, Néji Jelloul et Abid Briki.
Quant à Abdelfattah Mourou, il s’est montré pas très convaincu par ses paroles qu’il débitait à la manière d’un prêche, alors que Moncef Marzouki s’est montré, fidèle à son habitude, peu cohérent dans ses idées en ressortant à tout bout de champ des termes tels : « corruption, corrompus, corruption, corrompus… »
Mais le vrai flop a été Omar Mansour qui donnait l’impression de s’ennuyer et d’accomplir juste une formalité, voire carrément une corvée…
Un mot, enfin, pour les organisateurs : Pourquoi les candidats étaient debout alors qu’on pouvait les placer sur des chaises. Il faut vraiment être en très bonne condition physique pour supporter le calvaire de rester debout plus de deux heures durant, surtout pour les candidats d’un certain âge comme c’est le cas de M. Mourou.
En tout état de cause, l’expérience était bonne à tenter à condition d’en tirer les enseignements lors des éventuelles prochaines sorties
Noureddine HLAOUI