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Youssef Chahed, le moins mauvais, Selma Elloumi, un flop total, et Seifeddine Makhlouf, le défenseur des terroristes
Le troisième et dernier groupe de candidats a eu lieu dans la soirée du lundi 9 septembre 2019 avec la participation de sept candidats seulement suite au refus d’octroi d’autorisation à Slim Riahi d’y participer à distance à partir de la France où il se trouve depuis plusieurs mois.
Ainsi la candidate du parti » Amal » Selma Elloumi, l’indépendant Ahmed Safi Saïd, le candidat au nom de la »coalition Dignité » Seifeddine Makhlouf, le candidat de » Beni Watani » Saïd Aïd, le candidat de » Tahya Tounes » Youssef Chahed, le candidat du Front Populaire Hamma Hammami et l’indépendant Kaïs Saïed, ont pu, tour à tour, développer leurs visions, leurs orientations et leurs priorités s’ils venaient à être élus à la magistrature suprême.
Au sein de ce groupe, qualifié comme étant le plus faible des trois, le chef du gouvernement et candidat Youssef Chahed est sorti du lot au niveau de la forme, dans le sens où il est habitué aux discours, aux interviews. Il n’avait qu’à répéter des positions et des idées déjà exprimées avec une autosuffisance, parfois, exagéré et un air sévère.
Sur le fond, il n’a apporté rien de nouveau se contentant de certains aspects de son bilan, ce qui lui a valu des remarques du genre « s’il était positif, il l’aurait prouvé dès hier ». Il était bizarre, aussi, que le chevronné, Chahed, prié de formuler ses promesses et ses priorités s’il était élu, a lancé un appel aux citoyens de se rendre en masse aux urnes !…
Hamma Hammami, égal à lui-même, a joué sur sa priorité à un projet de loi criminalisant la normalisation avec l’Etat d’Israël et sur la lutte contre la marginalisation et la pauvreté, alors que Safi Saïd a misé, comme à son habitude sur les questions touchant le monde arabe (Syrie, Palestine, Ligue arabe, etc.).
D’autre part, la majorité des candidats se sont contentés de généralités concernant la sécurité nationale en insistant sur la notion de la sécurité globale impliquant la santé, l’alimentation, l’enseignement, une notion, rappelons-le, chère à l’ancien président Ben Ali.
Saïd El Aïdi a été, comme à son habitude, effacé et terne sur le plan de la communication, mais en tout cas, de loin moins mauvais que Kaïs Saïed, plus « robotique » que jamais, et Selma Elloumi qui a donné l’impression de s’ennuyer et qu’elle accomplissait juste une corvée sans la moindre maîtrise des thèmes traités.
La palme négative revient, incontestablement, à Seifeddine Makhlouf dont la présence constitue une fausse note. Il a été, comme à son habitude, extrémiste, défenseur et élogieux envers les terroristes voyant la corruption partout. En tous les cas, rien que d’imaginer cet adepte de la violence à Carthage, cela paraît surréel
En résumé, Youssef Chahed a été, certes, le moins mauvais dans un groupe morose, mais il a prouvé que sans le halo que lui confère le pouvoir et La Kasbah, il redevient un politicien comme les autres.
Noureddine HLAOUI