- « J’ai voté pour Nabil Karoui au 1er tour et je voterai pour lui au second…»
- « Si je me retrouve à La Kasbah, je formerai un cabinet de 15 compétences et je ferai appel à l’UGTT et à l’UTICA… »
- « Il ne faut pas avoir peur de l’ouverture et résoudre les problèmes des entreprises publiques au cas par cas…»
L’ancien ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, et ancien ministre des Finances par intérim, Fadhel Abdelkefi a effectué, dans la soirée d’hier lundi 23 septembre 2019 sur la chaîne de télévision El Hiwar Ettounsi, une intervention, qualifiée de magistrale, et au cours de laquelle il a traité du second tour de la présidentielle, des prochaines élections législatives et de sa vision sur le plan socioéconomique pour sortir de la crise dans laquelle se débat la Tunisie depuis la révolution de 2011.
Invité de Myriam Belkadhi, Abdelkefi a lancé un appel pour la libération de Nabil Karoui, emprisonné, sans procès, depuis le 23 août 2019. Et tout en exprimant sa solidarité avec M. Karoui, il a tenu à faire remarquer qu’avoir un candidat parvenu au second tour de la présidentielle en prison portait un grave préjudice à l’image de la Tunisie à l’échelle internationale ».
« L’absence de Nabil Karoui de sa campagne électorale est un énorme obstacle et une honte pour la démocratie en Tunisie», a clamé en substance Fadhel Abdelkefi avant d’avouer, publiquement, « qu’il avait voté pour lui au 1er tour de la présidentielle et qu’il compte voter pour lui au second tour ainsi qu’à son parti « Au cœur de la Tunisie » aux législatives.
M. Abdelkefi, a indiqué, par ailleurs, qu’il ne dirait pas « non » au poste de chef du gouvernement, mais à condition d’être certain de pouvoir servir la Tunisie en compagnie d’une équipe d’une quinzaine de membres compétents, notamment dans les postes économiques clés à l’instar de l’industrie, du commerce et de la coopération internationale.
Quant à ses priorités, s’il se retrouvait à La Kasbah, elles consisteraient en l’instauration d’un véritable mécanisme de lutte contre la pauvreté, la libération du dinar et faire en sorte que la première réunion gouvernementale se fera avec l’UGTT et l’UTICA, sans oublier le renforcement de la coopération économique avec l’Algérie.
Revenant sur l’affaire de l’infraction douanière ayant entraîné sa démission du gouvernement et dans laquelle il a été définitivement blanchi, Fadhel Abdelkefi a précisé qu’il avait « tourné la page et que, contrairement à ce qu’il a été diffusé, il n’avait de problèmes avec personne ».
Pour clôturer cette intervention, Fadhel Abdelkefi a fait preuve d’une vision perspicace et prospective des défis qu’il faut relever. « Plusieurs secteurs sont défaillants aujourd’hui en Tunisie et 15% des Tunisiens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, commence t-il par dire.
Il faudrait, donc, commencer par établir la confiance entre le gouvernement, les partis politiques, les hommes d’affaires, l’UGTT, l’UTICA et l’administration. Pour ce qui est des entreprises publiques, Abdelkefi a affirmé qu’il ne faut pas avoir peur de l’ouverture. « Nous devons être pragmatiques et résoudre les problèmes au cas par cas », conclut-il.
Noureddine HLAOUI